La plupart des anciennes colonies françaises d’Afrique sont dirigées par des régimes qui ont vendu, dans le passé et dans le présent, les richesses de leurs pays à l’Elysée. Des dirigeants qui vivent dans une opulence indécente quand leurs peuples risquent leur vie en prenant des risques suicidaires, comme s’accrocher au train d’atterrissage d’un avion ou s’embarquer dans une coquille de noix pour traverser la mer, pour trouver de quoi se nourrir en Europe.
Barrières entre les peuples, morcellements, oppression, exploitation, misère : n’est-ce pas le colonialisme puis l’impérialisme français qui portent une responsabilité écrasante dans la situation des peuples du Maghreb? L’impérialisme français voulut maintenir sa présence dans cette région en encourageant les tensions entre l’Algérie et le Maroc à travers une politique insolente de soutien à la monarchie marocaine et à ses prétentions expansionnistes comme moyen de pression contre l’Algérie pour l’amener à abandonner ses revendications concernant la “dette coloniale” et la “repentance” de la France pour les crimes commis pendant la guerre de libération algérienne.
Pendant plus de quatre siècles, la France a participé activement à la traite négrière et à la déportation des populations de l’Afrique sub-saharienne. Au prix de terribles massacres, les forces coloniales ont imposé leur joug sur des dizaines de peuples dont elles ont spolié les richesses, détruit les cultures, ruiné les traditions, nié l’histoire, effacé la mémoire.
En Nouvelle Calédonie, Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Polynésie règnent répression et mépris du suffrage universel. Dans la plupart de ses anciennes colonies, la France continue de mener une politique de domination. Une part énorme des richesses locales est aspirée par l’ancienne métropole. Son armée se conduit en Côte d’Ivoire, au Tchad, au Soudan… comme en pays conquis.
Au Maghreb, s’il existe un avenir, y compris pour les sahraouis, il serait à rechercher dans la coopération plutôt que dans la division, et surtout dans un combat commun contre les relais de l’ancienne puissance coloniale. A leur tête, le roi du Maroc qui maintient l’immense majorité de sa population dans la misère pour pouvoir consacrer plusieurs milliards de dollars de l’économie marocaine aux efforts de guerre contre le peuple sahraoui et maintenir ses 200.000 soldats déployés le long d’un mur de défense de plus 2000 km.
En 1898, les Etats-Unis, au nom de la liberté des peuples et de la liberté de circulation de leurs marchandises, se sont érigés en champions de l’anti-colonialisme. Ainsi, ils sont entrés en guerre contre l’Espagne pour aider Cuba et les Philippines à gagner leur indépendance.
A partir de 1945, tant Washignton que Moscou soutiennent la décolonisation au nom du “droit des peuples à disposer d’eux-mêmes”, mais leurs intérêts politiques et économiques se sont confrontés à la politique néocolonialiste de la Françafrique. Les EE.UU laisseront faire la France au nom de la sauvegarde de l’Alliance Atlantique et la guerre contre l’URSS. Mais cette situation consensuelle et stabilisée se dégrade au milieu de la décennie 1990, lorsque pour Washington, la fin de la guerre froide réduit l’impératif idéologique au profit des objectifs économiques. Selon le principe “Trade not aid”, l’administration américaine se lance alors dans la diplomatie commerciale et affirme par la voix de Warren Christopher que les “zones d’influence” n’ont plus lieu d’être.
Le retour d’Obama à la vieille politique anticolonialiste pour défendre les intérêts économiques américains est un facteur d’inquiétude pour la France et ses régimes satellites, comme le Maroc. Leurs intérêts se sentent menacés. C’est pourquoi Nicolas Sarkozy a décidé de réintégrer le commandant de l’OTAN. C’est un message à Obama pour lui dire : “Maintenant, il faut pas vous mêler de notre politique en Afrique et aux DOM-TOM”.
L’intérêt économique des EEUU en Afrique passe forcément par la continuité de sa légendaire politique anti-colonialiste. Le retour à cette politique de guerre économique contre la présence française en Afrique et dans les cinq continents constitue un atout suprême dans les mains de l’administration américaine pour gagner la sympathie des peuples colonisés qui constituent un marché frais à cause du faible niveau de développement.
Le duel entre les deux pays, la France et les EE.UU est un espoir pour les peuples opprimés par la Françafrique et le colonialisme. Parmi eux, le peuple du Sahara Occidental, qui attend avec impatience un geste de la part du président Obama pour finir avec le cauchemar qu’il vit depuis plus de 34 ans.
Les autorités marocaines, conscientes de cette nouvelle réalité, n’ont épargné aucun effort pour rappeler au président américain les vieilles relations entre les deux pays et la presse marocaine est allée jusqu’à comparer Obama au roi Mohamed VI. Seulement, ils ont été déçus lors de la dernière réunion du Conseil de Sécurité, lorsque le Conseil a voté pour la résolution 1871, dans laquelle le Maroc n’a pu gagner que le seul soutien de la France pour échapper à la surveillance par les Nations Unies de la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental.
Pour cette raison, les citoyens sahraouis dans les territoires occupés de la République Arabe Sahraouie Démocratique et dans les camps de réfugiés de Tindouf, regardent tous les matins vers l’Ouest, au-delà de l’Océan Atlantique, dans l’espoir de voir l’arrivée de renforts contre ce monstre français qui dévore l’Afrique depuis plus d’un siècle.
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