Les coopérantes Agurne Huldain et Olaia Sagredo racomptent leur expérience après le voyage réalisé aux territoires sahraouis occupés.
ARRASATE-DV. Avec un goût aigre-doux, comme les difféérentes saveurs que le thé laisse dans la bouche, elles sont revenues de leur voyage dans les territoires occupés du Sahara Occidental, deux membres de Nubi et Iesbaa, Agurne Juldain et Olaia Sagredo. Leur séjour d’une semaine leur a servi à récolter personnellement les durs témoignages des victimes qui subissent quotidiennement la répression marocaine. “La vérité est qu’après tout ce qu’on a vu et entendu, nous nous sentons impuissants pour faire quelque chose. Ils nous ont montré l’importance de permettre au monde de connaître la situation qu’ils vivent quotidiennement. Comme chaque fois, nous sommes de plus en plus nombreuses les personnes qu’allons les visiter dans leur propre pays, ils nous ont montré combien il est important pour eux de crier leur histoire au reste du monde”, déclare Agurne Juldain, de Nubi Elkartea.
Sensibilisatión
L’expérience vécue leur servira à réaliser en 2010 une campagne de sensibilisation afin de permettre de connaître ici la souffrance que les sahraouis supportent dans les territoires occupés. “Pendant tout notre séjour là-bas nous avions beaucoup de peur; malgré le fait que nous étions des touristes, la police a soupçonné que nous sommes deux journalistes basques et depuis le premier moment notre arrivée à El Aaiún, nous sentions une persécution continue, avec la tension et la peur que cela fait porter face à notre inexpérience dans le sujet, parce que c’était la première fois que nous voyagions là-bas. Derrière nous il y avait environ dix policiers en civil et trois voitures, et nous savons, – mais le problème est que nous n’avons pas de preuves – qu’au moins dans deux occasions ils ont pénétré dans notre chambre d’hôtel, quand nous étions dehors”, indique Olaia Sagredo, de Iesbaa.
“Comme anecdote, nous voulons souligner qu’au lendemain de notre arrivée, nous avons connu Paco, un monsieur canarien à qui le Gouvernement marocain a accordé un espace à 50 kilomètres de Dakhla pour construire une urbanisation de luxe. Paco nous a invitées à aller voir l’espace et nous avons accepté enchantées, puisque nous pourrions toujours soutirer quelques informations à propos de ce type de concessions que le Gouvernement marocain fait aux étrangers, d’un terrain qui n’est pas le sien. A ce moment-là, Paco reçu un appel et nous a dit que nous ne pouvions pas aller, parce qu’il s’est passé quelque chose avec son chauffeur. Deux jours après, quand il était déjà de retour à Las Palmas, il nous a appelées pour nous dire que l’appel qu’il avait reçu était du Gouverneur de Dakhla pour lui demander d’où il nous connaissait et qu’il ne voulat pas le voir avec nous, puisqu’ils soupçonnaient que nous étions deux journalistes basques et qu’ils nous filaient depuis El Aaiún, commente Juldain.
Séjour
Pendant leur séjour au Sáhara Occidental, les cooperantes ont fait diverses rencontres avec les membres d’associations qui luttent pour le respect des droits de l’homme. Ainsi, entre autres, elles ont pris rendez-vous dans la ville de Dakhla, avec Bachir Azman et Rachid Sghyar, des membres de l’Association Sahraouie des Victimes de Graves Violations des Droits de l’homme (ASVDH); à Boujdour, elles ont eu l’occasion de bavarder avec Sultana Khaya, activiste et défenseuse des droits de l’homme au Sahara Occidental et l’un des symboles de la résistance sahraouie; elles ont aussi pris contact, à El Aaiun, avec le président de l’ASVDH, Brahim Dahan; et à Smara, elles ont repris les différents témoignages de mineurs qui ont été arrêtés et torturés pour avoir revendiqué la liberté et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
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