MSF alerte sur l’augmentation de la violence sexuelle que les migrantes sub-sahariennes subissent dans leur trajet vers l’Europe dans le but de réaliser leur rêve d’une meilleure vie. Les agressions se produisent dans leur propre pays d’origine et dans le trajet et dans leur séjour au Maroc, la route principale d’accès pour quitter le Sud. MSF dénonce que le durcissement des politiques migratoires de l’UE a provoqué que des milliers de personnes restent attrapés d’une manière indéfinie au Maroc sans aucun type de protection en augmentant leur vulnérabilité et le risque de subir des nouvelles agressions et de tomber aux mains des réseaux de traite et de commerce de personnes. Ce sont certaines des conclusions qui se détachent du rapport “Violence sexuelle et migration” qu’ont présenté ce jeudi à Madrid Alphonse Verdú, responsable de MSF au Maroc, et Concha Bodillo, conseillère des affaires humanitaires de MSF au Maroc, basé sur des interviews que l’organisation a réalisées entre mai 2009 et janvier 2010 à ses patientes traitées à Rabat et Casablanca.
Luis Villajos, Madrid
MSF souligne qu’une de chaque trois femmes interrogées a confessé avoir été victime d’au moins un acte de violence sexuelle tant dans son pays d’origine, dans les pays de transit et(ou) au Maroc. Au total 63 femmes avec âges compris entre 2 et 40 ans ont déclaré avoir été sexuellement agressées, 21,5 % étaient mineures et 10 % avaient moins de 16 ans. MSF estime que le pourcentage de femmes agressées est plus élevé, puisque beaucoup de femmes ont refusé de parler de cela. “Dès 2009 nous avons clairement vu une augmentation de violence sexuelle mais nous croyons que cela n’est que la pointe de l’iceberg à cause de la difficulté d’accès aux femmes”, a affirmé Alphonse Verdú.
Le responsable de MSF du Maroc a remarqué qu’il y a aussi des cas d’hommes agressés sexuellement, bien que ces cas soient plus difficiles de détecter parce qu’ils refusent de le confesser ou à reconnaître qu’elles ont été des victimes de la violence sexuelle.
70 % des femmes migrantes sub-sahariennes interviewées ont assuré qu’elles ont fui de leur pays d’origine pour fuir des conflits armés, les persécutions politiques et d’autres situations comme les mariages forcés et la violence domestique. MSF assure que 29 % d’elles ont reconnu avoir été violées avant d’abandonner leur pays.
Pendant leur chemin vers l’Europe plusieurs de ces femmes tombent dans les mains des réseaux de traite humaine en payant le péage avec argent et dans la plupart des cas avec leur propre corps. Les conditions du voyage sont infrahumaines, puisqu’elles sont affinéss dans la partie postérieure de pick-ups qui traversent le désert presque sans eau ni nourriture et parfois obligées à parcourir à pied des longs parcours pour éviter les contrôles policiers. D’autres femmes sont agressées par les hommes qui leur offrent de de l’aide dans leur parcours ou sont attaquées par des groupes de bandits. 45 % des interviewées ont assuré avoir subi une ou plusieurs violations multiples durant le trajet migratoire.
“Attrapés au Maroc”
Les migrants sub-sahariens qui réussissent à atteindre le Maroc ne trouvent pas des meilleures conditions de vie, puisqu’ils doivent faire face à une situation de blocage indéfini au Maroc comme conséquence de l’application des politiques migratoires de l’UE. MSF estime qu’environ 4.500 migrantes sub-sahariens se trouvent attrapés au Maroc sans possibilité d’avancer vers l’Europe ou de revenir à leur pays d’origine. Dans ce contexte, les femmes et les mineurs non accompagnés sont victimes d’agressions de la part des délinquants ou des réseaux de trafic de personnes. Un tiers des interrogées ont confessé avoir subi au moins un épisode de violence sexuelle dans le territoire marocain.
Fes facteurs comme leur situation illégale, la peur et le situation de perte de contrôle de leurs vies empêchent à ces femmes de dénoncer les délits aux autorités ou de se présenter aux services médicaux. La vulnérabilité élevée des victimes a de grève conséquences sur leur santé physique et mentale.
MSF réclame au Maroc une réponse intégrale à la violence sexuelle que les migrantes sub-sahariens subissent dans son territoire qui inclut le soutien légal, sanitaire et psychologique aux victimes. De plus, les femmes dont la vie est en danger pour avoir réussi à échapper aux réseaux de traite humaine ne trouvent pas non plus de mécanismes de sécurité et de protection de la part des autorités marocaines. Concha Badillo a souligné qu'”il faut un changement de volonté politique”. “Il n’y a pas d’aide psychologique adaptée et d’aide légale, les femmes qui échappent aux réseaux ne savent pas où aller, il n’y a pas de réponse pour celles-ci”, a souligné Badillo.
Finalement, MSF considère que les pays de l’UE doivent assumer la responsabilité des graves conséquences des politiques de plus en plus restrictives en mamtière de migration et asile, des politiques qui ont augmenté les cas de violence sexuelle et la possibilité de perdre la vie dans des voyages de plus en plus longs et dangereux dans l’espoir d’atteindre une meilleure vie en Occident.
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