Une rencontre a été organisée, lundi dernier, entre la presse et le président de l’Association des familles des prisonniers sahraouis, M. Omar Abdeslam, dans les camps de réfugiés, et ce dans le cadre de la 7e édition du Festival international du cinéma sahraoui dont le coup d’envoi sera donné demain à Dakhla.
Les locaux de l’Association des familles des prisonniers sahraouis regorgent de témoignages immortels sur la souffrance de ce peuple, meurtri par l’oppression marocaine. Des centaines de photographies, de documents et de graffitis décorent les murs de cette modeste bâtisse pour que nul n’oublie ce que subissent les militants et citoyens du Sahara occidental.
Nous pouvons ainsi contempler, non sans émotion, des images cinglantes de prisonniers torturés, blessés dans leur corps et dans leur dignité par une barbarie inqualifiable. Ces photos témoignent d’une tragédie humaine qui est loin de connaître le bout du tunnel. Les portraits d’Aminatou Haïdar et de tant d’autres suppliciés d’une cause juste, trônent sur ces murs avec, sur leurs visages l’éclatante, expression d’une volonté inébranlable de poursuivre un combat sans merci pour la liberté.
Les images ne sont pas les seules à nous renseigner sur la noblesse et la justice de la cause sahraouie.
M. Omar Abdeslam, président de l’Association des familles des prisonniers détenus depuis des mois, voire des années, dans les geôles marocaines, nous offre également un aperçu sur le calvaire vécu par un peuple qui n’aspire qu’à reconquérir ses terres. Notre interlocuteur saisit l’occasion pour remercier vivement la presse algérienne qui n’a eu de cesse de soutenir la cause sahraouie et de dénoncer les abus commis par le Maroc. C’est aussi grâce aux ONG internationales, précise-t-il, qu’on «arrive à faire connaître au monde entier ce qui se passe dans les territoires occupés et dans les prisons marocaines».
M. Omar est revenu notamment sur les conditions inhumaines dans lesquelles sont détenus des centaines de prisonniers ainsi que sur les méthodes sauvages dont usent les autorités marocaines pour étouffer les revendications sahraouies : kidnappings, séquestrations abusives, tortures et procès expéditifs sont les maîtres mots de la politique de répression menée par le Maroc. L’association, présidée par notre hôte, lutte donc pour faire toute la lumière sur les disparitions, qui atteignent aujourd’hui le nombre de 150, sur les conditions d’incarcération, et ce afin de parvenir à libérer tous les militants des droits de l’homme croulant dans les prisons marocaines.
A ce propos, M. Abdeslam Omar clame son désappointement face au silence de l’ONU, de l’Union européenne, de la France et de l’Espagne.
Cette dernière est, selon lui, «historiquement responsable de la situation actuelle que vit le Sahara occidental». Et d’ajouter : «Le secrétaire général des Nations unies,
M. Ban Ki-moon, n’a fait jusqu’à maintenant que promettre de faire respecter aux Marocains les résolutions onusiennes. Nous exigeons de lui beaucoup plus de fermeté pour ce qui est de sauver la vie de nos prisonniers».
Car il s’agit là de vies en danger, vu les conditions alarmantes dans lesquelles sont détenues ces victimes, notamment les six prisonniers sahraouis en grève de la faim depuis 41 jours.
«Nous ne cessons de réclamer la libération de ces prisonniers, qui risquent de trépasser d’un moment à l’autre car leurs geôliers ne remuent pas le petit doigt pour les assister médicalement».
M. Omar Abdeslam a conclu son intervention en exprimant son bon espoir que les gouvernements européens, notamment espagnol et français, se décident enfin à mettre la pression sur les autorités marocaines pour que justice soit faite.
De notre envoyée spéciale au Sahara occidental, Sarah Haïdar
Le Jeune Indépendant
Visite à une association de famille de détenus sahraouis
Six prisonniers en grève de la faim
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