Rabat, à qui Paris assure l’impunité comme on l’assure à Israël, n’est prêt que pour les «référendum confirmatifs».
La disparition de Mahfoud Ali Beiba, président du Conseil national sahraoui, qui dirigea la délégation du Polisario aux négociations avec le Maroc dans la perspective d’une solution du conflit du Sahara occidental, ne devrait pas trop contrarier le diplomate onusien Christopher Ross dans ses efforts visant à l’organisation d’une nouvelle rencontre informelle entre les deux parties. Quel que soit le successeur du défunt, il ne saurait reculer d’un iota par rapport à la position ferme du Front Polisario, particulièrement sur la principale revendication du peuple sahraoui : l’exercice de son droit imprescriptible à l’autodétermination. L’oraison funèbre, les déclarations à l’occasion de ses obsèques mais aussi les incidents ayant marqué, avant-hier, «la prière de l’absent» dite à sa mémoire à proximité du domicile de sa famille à El-Ayoun, la capitale occupée du Sahara occidental, laissent fortement penser que les choses continueront à évoluer comme par le passé. Bien que pacifique, le rassemblement pour la prière à El-Ayoun fut violemment réprimée par les forces de l’occupant qui ont fait parmi l’assistance plus de quarante blessés, selon des sources sahraouies sur place. Un rassemblement qui dégage un message des plus clairs. Les populations sahraouies sous occupation ont délibérément choisi de se faire tabasser pour exprimer par ce moyen, le seul à leur portée pour le moment, leur adhésion au combat national mené dans les pires conditions depuis 1973 sous la bannière du Polisario. Des violences répétitives qui viennent démentir les propos mensongers d’un makhzen qui affirme impudique que 80 % de la population sahraouie est acquise au trône. Que le makhzen en fournisse la preuve référendaire et il aura gagné la partie avec la bénédiction de tous, à commencer par celles des Algériens et du Polisario qui s’y étaient déjà engagés publiquement à maintes reprises par le passé. Rabat, à qui Paris assure l’impunité comme on l’assure à Israël, n’est prêt que pour les «référendum confirmatifs». Le comble, c’est que pour cacher son impuissance face à la détermination sahraouie, il désigne l’Algérie comme l’ennemi. Et tout ça Ross le connaît par cœur.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 7/7/2010
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