L’accord d’Alger entre les pays du Sahel soumis à rude épreuve
La Mauritanie, ce cheval de Troie
La France officielle ne cache plus ses penchants interventionnistes au Sahel, une région à cheval entre quatre pays, le Niger, le Mali, la Mauritanie et l’Algérie. Les propos du Premier ministre français, François Fillon, hier matin sur les ondes de la radio Europe 1, selon lesquels «le combat va se renforcer» contre l’organisation terroriste El-Qaïda au Maghreb (AQMI), au lendemain de l’exécution de l’otage français Michel Germaneau, indiquent que la France ne compte pas s’arrêter là et promet indirectement d’autres opérations militaires dans ce vaste territoire.
De son côté, l’Algérie qui observe de loin cette agitation diplomatique française a réagi pour la première fois par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à partir de Kampala, la capitale ougandaise, où il participe aux côtés du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux de l’UA. Le chef de la diplomatie algérienne a regretté l’assassinat de l’otage français. «La position algérienne est très claire : nous sommes contre le terrorisme, en général, et les prises d’otage, en particulier», a-t-il affirmé dans une déclaration à la presse. «Nous regrettons, comme tous les autres pays, ce qui s’est passé au Mali, ces derniers jours, et notre position est claire à ce sujet», a encore ajouté le ministre sans dire plus.
Le chef de la diplomatie algérienne a également souligné que «l’Algérie, à l’instar des pays de l’UA, reste déterminée à lutter contre cette pratique et qu’elle est partie prenante dans la criminalisation de l’acte du paiement des rançons». L’Algérie a-t-elle changé de position par rapport à ses engagements antérieurs interdisant toute ingérence étrangère dans cette région stratégique ou subit-elle les contrecoups de la realpolitik ? Paris a justifié son intervention militaire par le développement de l’organisation El-Qaïda au Maghreb (AQMI) qui menace la paix et qui s’attaque à la France, et la faillite des pays de la région. Selon les spécialistes de la lutte contre le terrorisme international, El-Qaïda au Maghreb (AQMI) compte 450 à 500 hommes disséminés sur toute la bande sahélienne qui sont extrêmement actifs et déterminés à faire la guerre contre l’Occident.
Les experts occidentaux craignent qu’ils n’utilisent leurs bases dans la région saharienne pour monter des opérations contre l’Europe et les Etats-Unis. Si les Etats-Unis considèrent l’Algérie comme un pays «leader» et un partenaire «incontournable» dans le domaine de la lutte antiterroriste et sont «prêts» à coopérer sur tous les plans pour venir à bout de ce phénomène transfrontalier, la France en revanche tente de «contourner» l’obstacle algérien en s’alliant avec la Mauritanie et le Mali et demain peut-être avec le Niger pour diriger une coalition militaire contre El-Qaïda, excluant de facto l’Algérie qui, aux dires du coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, Daniel Benjamin, «est capable, à elle seule, de résoudre tous les problèmes du terrorisme».
Le chef de la diplomatie algérienne a également souligné que «l’Algérie, à l’instar des pays de l’UA, reste déterminée à lutter contre cette pratique et qu’elle est partie prenante dans la criminalisation de l’acte du paiement des rançons». L’Algérie a-t-elle changé de position par rapport à ses engagements antérieurs interdisant toute ingérence étrangère dans cette région stratégique ou subit-elle les contrecoups de la realpolitik ? Paris a justifié son intervention militaire par le développement de l’organisation El-Qaïda au Maghreb (AQMI) qui menace la paix et qui s’attaque à la France, et la faillite des pays de la région. Selon les spécialistes de la lutte contre le terrorisme international, El-Qaïda au Maghreb (AQMI) compte 450 à 500 hommes disséminés sur toute la bande sahélienne qui sont extrêmement actifs et déterminés à faire la guerre contre l’Occident.
Les experts occidentaux craignent qu’ils n’utilisent leurs bases dans la région saharienne pour monter des opérations contre l’Europe et les Etats-Unis. Si les Etats-Unis considèrent l’Algérie comme un pays «leader» et un partenaire «incontournable» dans le domaine de la lutte antiterroriste et sont «prêts» à coopérer sur tous les plans pour venir à bout de ce phénomène transfrontalier, la France en revanche tente de «contourner» l’obstacle algérien en s’alliant avec la Mauritanie et le Mali et demain peut-être avec le Niger pour diriger une coalition militaire contre El-Qaïda, excluant de facto l’Algérie qui, aux dires du coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, Daniel Benjamin, «est capable, à elle seule, de résoudre tous les problèmes du terrorisme».
L’accord d’Alger vidé de son sens ?
L’accord signé le 21 avril dernier à Alger, pour instituer une coordination entre les pays du Sahel dans la lutte antiterroriste, n’a tout simplement pas fonctionné.
Il a été tout bonnement ignoré par les pays signataires de cet accord, à commencer par la Mauritanie qui a fait appel aux troupes françaises pour l’aider à attaquer un camp de base d’El-Qaïda et le Mali qui a accepté que l’opération militaire se prolonge dans son territoire.
Est-il encore trop tard pour actionner ces accords militaires et faire fonctionner la coopération régionale dans la lutte antiterroriste, instituée par les accords de sécurité pour qu’ils ne deviennent pas une coquille vide ? Tout le monde sait que la lutte contre le terrorisme passera désormais par le désert du Sahara, dans une vaste région située entre le sud de l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger, contre El-Qaïda. Maintenant que la France a décidé de traquer partout cette organisation, quel serait le scénario si ce groupe terroriste, à l’origine de l’assassinat de l’otage français, décidait de se replier dans le Sahara algérien. La France aura-t-elle les coudées franches pour pénétrer dans le sol algérien ?
Mahmoud Tadjer
L’accord signé le 21 avril dernier à Alger, pour instituer une coordination entre les pays du Sahel dans la lutte antiterroriste, n’a tout simplement pas fonctionné.
Il a été tout bonnement ignoré par les pays signataires de cet accord, à commencer par la Mauritanie qui a fait appel aux troupes françaises pour l’aider à attaquer un camp de base d’El-Qaïda et le Mali qui a accepté que l’opération militaire se prolonge dans son territoire.
Est-il encore trop tard pour actionner ces accords militaires et faire fonctionner la coopération régionale dans la lutte antiterroriste, instituée par les accords de sécurité pour qu’ils ne deviennent pas une coquille vide ? Tout le monde sait que la lutte contre le terrorisme passera désormais par le désert du Sahara, dans une vaste région située entre le sud de l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger, contre El-Qaïda. Maintenant que la France a décidé de traquer partout cette organisation, quel serait le scénario si ce groupe terroriste, à l’origine de l’assassinat de l’otage français, décidait de se replier dans le Sahara algérien. La France aura-t-elle les coudées franches pour pénétrer dans le sol algérien ?
Mahmoud Tadjer
Le Jeune Indépendant, 28/7/2010
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