Tant que nous n’avons pas analysé le contenu de l’avis, on ne peut rien dire. Mais compte tenu du fonctionnement de la Cour internationale de justice, elle donnera un avis ouvert, en reprenant les deux points de vues. L’ONU ne donnera pas d’aspect contraignant à cet avis, ce n’est pas sa pratique. Les 192 membres sont très divisés sur la question. A ce jour, 69 pays ont reconnu l’indépendance du Kosovo, ce qui veut dire que la majorité ne l’a pas reconnue. La communauté des Etats membres est donc très divisée sur la question. Il sera très difficile que le Conseil de sécurité ou que l’Assemblée générale adopte un texte juridiquement contraignant.
Ce qui est sorti de l’avis de 1975, c’est qu’il fallait demander aux Sahraouis comment ils voulaient prendre en main leur destin. Veulent-ils être indépendants, rattachés au Maroc ou bien devenir autre chose ? Cela implique la mise en place d’un référendum qui n’a jamais eu lieu. Le cas du Kosovo est plus compliqué. Un référendum a déjà eu lieu, dont le résultat a été la volonté d’indépendance des Kosovars. La Serbie, rappelons-le, est composée à 90% d’Albanais et redemander un référendum, c’est déjà prendre partie, puisqu’on en connaît déjà la réponse positive. La demande d’un référendum ne peut que déplaire à la Serbie. Cet avis a été provoqué par cette dernière, à travers lequel elle veut voir reconnue l’appartenance historique du Kosovo à la Serbie. Ce qui n’a aucune chance d’aboutir. L’avis ne peut que confirmer la volonté des Kosovars à disposer d’eux-mêmes.
El Watan, 23/7/2010
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