Par Ali Fkir, coordinateur de comité de solidarité avec les ouvriers et les ouvriers victimes des violations dans le grand Casablanca (Maroc), Mohammedia 1/8/2010
Le conflit qui opposait les ouvriers au patron de la société GOURVENEV a duré des années. C’est une véritable descente aux enfers pour les prolétaires : le patron fait « fructifier » paisiblement ses capitaux aussi bien au Maroc qu’au Moyen Orient, près de 450 prolétaires (et donc des milliers de personnes) vivent une situation cauchemardesque : famine, expulsions de logement (pour non paiement de loyer), divorces, maladies (paralysie…), perturbation de scolarité…Des centaines de famille sans revenu aucun. Aucun revenu !
Des prolétaires qui ont trimé pendant des dizaines d’années, qui sont à la base de la colossale fortune d’une des « grandes familles » du Maroc, qui ont apporté leur part de valeur ajoutée à la richesse « nationale », se retrouvent aujourd’hui dans la rue comme de simples « bras cassés ». A l’ingratitude du patron s’ajoutent la complicité de l’administration, les tergiversations de la « justice » , les pressions des forces occultes sur les divers intervenants dans ce dossier…
Le 19 janvier 2008 Ali Fkir écrivait :
« …Les ouvriers de la société GOURVENEC (spécialisée dans l’emballage métallique), sise à Mohammedia, sont toujours en sit in devant l’usine réclamant leur dû : arriérés sur salaires (presque 600 millions de centimes), régularisation de la situation avec les organismes sociaux et de retraite (le patron prélevait les cotisations salariales qu’il ne versait pas), régularisation de la situation avec l’AMO…. Les salariés demandent aussi le redémarrage de l’activité dans des conditions légales, surtout que GOURVENEC n’a pas de problèmes de débouchés… »
Le dossier « avançait normalement », les victimes ont obtenu gain de cause auprès du tribunal de 1ère instance de Mohammedia.
Le tribunal de commerce est entré sur la ligne en déclenchant le processus de liquidation de GOURVENEC. Le patron laisse faire. C’est une stratégie diabolique. Le patron veut se reconvertir à la spéculation foncière, surtout que la zone où se situent les bâtiments de GOURVENEC n’est plus considérée industrielle. L’aménagement de la ville de Mohammed fait de cette zone un futur quartier chic d’habitation ( RC+5). Le boulevard Hassan II oblige !
La toile de l’araignée :
1 – Création en 2007 de CITY CAP –SARL avec un capital de 15 000 000 dh.
On trouve parmi les associés le prince Moulay Ismaïl
Le 31/12/2008 : Moulay Ismaïl ne figure plus parmi les associés
Au 31/12/2008, seuls 25% (à peu près) du capital est libéré (3 760 000dh sur les 15 000 000dh souscrits).
Au 31/12/2008 : le ratio d’autonomie financière est d’environ 10%. C’est une société pratiquement en faillite, surtout que les 90% du total du passif du bilan est constitué des dettes à court terme.
Pas de stocks à part les encours de production. C’est bizarre !
Les produits sont constitués uniquement de la variation des encours. C’est bizarre !
2 – Création de CAPDUSTRY sarl (février 2010) avec un capital de
100 000dh dont 50% du capital est détenu par CITY CAP. C’est une filiale de CITY CAP
– CITY CAP s’était déjà proposée pour le rachat de GOURVENEC pour la somme de 141 000 000 dh (selon les délégués des salariés, des pressions auraient été exercées sur 40 autres « prétendants » pour qu’ils se retirent de la course)
– L’AG extraordinaire des associés de CAPDUSRY (3 mai 2010) décide, entre autre : « LE RACHAT AUPRES DU TRIBUNAL DE COMMERCE DE CASABLANCA DE L’ACTIF DE LA SOCIETE EN LIQUIDATION « GOURVENEC » LIBRE DE TOUT PASSIF »
– GOURVENEC est cédée à CAPDUSTRY pour 128 000 000dh au lieu de 41 000 000dh
– La valeur estimée de GOURVENEC dépasse de loin les 500 000 000dh
– les 128 000 000 correspondent aux dettes bancaires et aux dettes envers les organismes sociaux. Les 70 000 000dh dus aux ouvriers sont partis en fumée.
Regardons de près la seule évaluation scandaleuse des terrains faite par le syndic désigné par le tribunal de commerce de Casablanca :
1 – Au centre de Mohammedia :
* 4 995 m2 évalués 600 dh le m2 (près de 54 euros). Le prix réel avoisine dans la région 10 000dh le m2
* 16 042m2 évalués 850 dh le m2 (près de 76 euros. Le prix réel avoisine 10 000dh le m2
* 23 460m2 évalués 850dh le m2 (même chose). Le prix réel avoisine 10 000dh le m2
Le prix du m2 dépasse dans le centre de Mohammedia 10 000dh (893 euros)
L « ’expert » a répondu aux délégués qu’il s’agit de terrains industriels. Ces derniers sont allés chercher le plan d’aménagement de Mohammedia : c’est une zone pour immeubles : RC+3, le nouveau plan prévoit même RC+5.
2 – Périphérie de Mohammedia, sur la côte (entre Mohammedia et Casablanca) :359 726 m2 (presque 36 ha ) évalués 120dh le m2 ( ???!!!), près de 11 euros. ! C’est scandaleux !
3 – Safi, sur le littoral : 6 040m2 évalués 200dh le m2 (près de 18 euros). C’est aberrant !
Conclusions :
1 – CITY CAP en naufrage désespéré (Ratio d’autonomie financière avoisine 10%). Elle est sans aucune activité industrielle. Elle est née avec la mort clinique de GOURVENEC
2 – CITY CAP mourante, enfante CAPDUSTRY en février 2010. CAPDUSTRY est doté d’un capital de 100 000dh ( près de 9 000 euros). Montant Insignifiant !
3 – CAPDUSTRY (au capital insignifiant de 100 000dh) rachète GOURVENEC pour 128 000 000dh ( ???!!!). Cette somme, énorme pour CAPDUSTRY est très, très faible par rapport à la valeur réelle de GOURVENEC .
4 – Le tribunal de commerce de Casablanca
vient de faire un cadeau historique à un lobby.
5 – Le nom du prince Moulay Ismaïl circule dans les couloirs du tribunal, moyen de terroriser les ouvriers. Rappelons que le nom de Moulay Ismaïl ne figure plus parmi ceux des associés des 2 sociétés depuis 2008.
6 – En évaluant seulement les terrains à un prix très modeste (par rapport au prix moyen ), et sans compter les milliards de dh que valent les éléments de l’actif de GOURVENEC ( machines acquises à 70 000 000dh, moyens roulants, matériel informatique, mobilier, matériel de bureau, des milliers de tonnes de fer des charpentes, les constructions…), on obtient :
4 995*4 000 + 16 042*4 000 + 23 460*4 000 + 359 726*350 + 6 040 * 700=
308 120 100dh (valeur minimale des seuls terrains). TOUTE LA SOCIETE GOURVENEC A ETE OFFERTE A CAPDUSTRY (au capital de 100 000dh et sans expérience industrielle aucune) POUR UNE SOMME DE 128 000 000dh
C’est clair et net : des centaines d’ouvriers, des milliers de personnes sont victimes d’une machination inqualifiable dont les auteurs ne sont autres que le patron de GOURVENEC, un lobby puissant qui tirent les ficelles de Rabat, un appareil judiciaire défectueux, un ministère de la justice qui laisse faire malgré les écrits qui lui ont été adressés par les délégués des ouvriers de GOURVENC. Les lettres des victimes restent sans réponse aucune !
Les défenseurs des causes justes, les amis des opprimés en général et des travailleurs en particulier doivent réagir.
LA SOLIDARITE AGISSANTE NOUS INTERPELLE
Source: SOLIDMAR, 1/8/2010
Le conflit qui opposait les ouvriers au patron de la société GOURVENEV a duré des années. C’est une véritable descente aux enfers pour les prolétaires : le patron fait « fructifier » paisiblement ses capitaux aussi bien au Maroc qu’au Moyen Orient, près de 450 prolétaires (et donc des milliers de personnes) vivent une situation cauchemardesque : famine, expulsions de logement (pour non paiement de loyer), divorces, maladies (paralysie…), perturbation de scolarité…Des centaines de famille sans revenu aucun. Aucun revenu !
Des prolétaires qui ont trimé pendant des dizaines d’années, qui sont à la base de la colossale fortune d’une des « grandes familles » du Maroc, qui ont apporté leur part de valeur ajoutée à la richesse « nationale », se retrouvent aujourd’hui dans la rue comme de simples « bras cassés ». A l’ingratitude du patron s’ajoutent la complicité de l’administration, les tergiversations de la « justice » , les pressions des forces occultes sur les divers intervenants dans ce dossier…
Le 19 janvier 2008 Ali Fkir écrivait :
« …Les ouvriers de la société GOURVENEC (spécialisée dans l’emballage métallique), sise à Mohammedia, sont toujours en sit in devant l’usine réclamant leur dû : arriérés sur salaires (presque 600 millions de centimes), régularisation de la situation avec les organismes sociaux et de retraite (le patron prélevait les cotisations salariales qu’il ne versait pas), régularisation de la situation avec l’AMO…. Les salariés demandent aussi le redémarrage de l’activité dans des conditions légales, surtout que GOURVENEC n’a pas de problèmes de débouchés… »
Le dossier « avançait normalement », les victimes ont obtenu gain de cause auprès du tribunal de 1ère instance de Mohammedia.
Le tribunal de commerce est entré sur la ligne en déclenchant le processus de liquidation de GOURVENEC. Le patron laisse faire. C’est une stratégie diabolique. Le patron veut se reconvertir à la spéculation foncière, surtout que la zone où se situent les bâtiments de GOURVENEC n’est plus considérée industrielle. L’aménagement de la ville de Mohammed fait de cette zone un futur quartier chic d’habitation ( RC+5). Le boulevard Hassan II oblige !
La toile de l’araignée :
1 – Création en 2007 de CITY CAP –SARL avec un capital de 15 000 000 dh.
On trouve parmi les associés le prince Moulay Ismaïl
Le 31/12/2008 : Moulay Ismaïl ne figure plus parmi les associés
Au 31/12/2008, seuls 25% (à peu près) du capital est libéré (3 760 000dh sur les 15 000 000dh souscrits).
Au 31/12/2008 : le ratio d’autonomie financière est d’environ 10%. C’est une société pratiquement en faillite, surtout que les 90% du total du passif du bilan est constitué des dettes à court terme.
Pas de stocks à part les encours de production. C’est bizarre !
Les produits sont constitués uniquement de la variation des encours. C’est bizarre !
2 – Création de CAPDUSTRY sarl (février 2010) avec un capital de
100 000dh dont 50% du capital est détenu par CITY CAP. C’est une filiale de CITY CAP
– CITY CAP s’était déjà proposée pour le rachat de GOURVENEC pour la somme de 141 000 000 dh (selon les délégués des salariés, des pressions auraient été exercées sur 40 autres « prétendants » pour qu’ils se retirent de la course)
– L’AG extraordinaire des associés de CAPDUSRY (3 mai 2010) décide, entre autre : « LE RACHAT AUPRES DU TRIBUNAL DE COMMERCE DE CASABLANCA DE L’ACTIF DE LA SOCIETE EN LIQUIDATION « GOURVENEC » LIBRE DE TOUT PASSIF »
– GOURVENEC est cédée à CAPDUSTRY pour 128 000 000dh au lieu de 41 000 000dh
– La valeur estimée de GOURVENEC dépasse de loin les 500 000 000dh
– les 128 000 000 correspondent aux dettes bancaires et aux dettes envers les organismes sociaux. Les 70 000 000dh dus aux ouvriers sont partis en fumée.
Regardons de près la seule évaluation scandaleuse des terrains faite par le syndic désigné par le tribunal de commerce de Casablanca :
1 – Au centre de Mohammedia :
* 4 995 m2 évalués 600 dh le m2 (près de 54 euros). Le prix réel avoisine dans la région 10 000dh le m2
* 16 042m2 évalués 850 dh le m2 (près de 76 euros. Le prix réel avoisine 10 000dh le m2
* 23 460m2 évalués 850dh le m2 (même chose). Le prix réel avoisine 10 000dh le m2
Le prix du m2 dépasse dans le centre de Mohammedia 10 000dh (893 euros)
L « ’expert » a répondu aux délégués qu’il s’agit de terrains industriels. Ces derniers sont allés chercher le plan d’aménagement de Mohammedia : c’est une zone pour immeubles : RC+3, le nouveau plan prévoit même RC+5.
2 – Périphérie de Mohammedia, sur la côte (entre Mohammedia et Casablanca) :359 726 m2 (presque 36 ha ) évalués 120dh le m2 ( ???!!!), près de 11 euros. ! C’est scandaleux !
3 – Safi, sur le littoral : 6 040m2 évalués 200dh le m2 (près de 18 euros). C’est aberrant !
Conclusions :
1 – CITY CAP en naufrage désespéré (Ratio d’autonomie financière avoisine 10%). Elle est sans aucune activité industrielle. Elle est née avec la mort clinique de GOURVENEC
2 – CITY CAP mourante, enfante CAPDUSTRY en février 2010. CAPDUSTRY est doté d’un capital de 100 000dh ( près de 9 000 euros). Montant Insignifiant !
3 – CAPDUSTRY (au capital insignifiant de 100 000dh) rachète GOURVENEC pour 128 000 000dh ( ???!!!). Cette somme, énorme pour CAPDUSTRY est très, très faible par rapport à la valeur réelle de GOURVENEC .
4 – Le tribunal de commerce de Casablanca
vient de faire un cadeau historique à un lobby.
5 – Le nom du prince Moulay Ismaïl circule dans les couloirs du tribunal, moyen de terroriser les ouvriers. Rappelons que le nom de Moulay Ismaïl ne figure plus parmi ceux des associés des 2 sociétés depuis 2008.
6 – En évaluant seulement les terrains à un prix très modeste (par rapport au prix moyen ), et sans compter les milliards de dh que valent les éléments de l’actif de GOURVENEC ( machines acquises à 70 000 000dh, moyens roulants, matériel informatique, mobilier, matériel de bureau, des milliers de tonnes de fer des charpentes, les constructions…), on obtient :
4 995*4 000 + 16 042*4 000 + 23 460*4 000 + 359 726*350 + 6 040 * 700=
308 120 100dh (valeur minimale des seuls terrains). TOUTE LA SOCIETE GOURVENEC A ETE OFFERTE A CAPDUSTRY (au capital de 100 000dh et sans expérience industrielle aucune) POUR UNE SOMME DE 128 000 000dh
C’est clair et net : des centaines d’ouvriers, des milliers de personnes sont victimes d’une machination inqualifiable dont les auteurs ne sont autres que le patron de GOURVENEC, un lobby puissant qui tirent les ficelles de Rabat, un appareil judiciaire défectueux, un ministère de la justice qui laisse faire malgré les écrits qui lui ont été adressés par les délégués des ouvriers de GOURVENC. Les lettres des victimes restent sans réponse aucune !
Les défenseurs des causes justes, les amis des opprimés en général et des travailleurs en particulier doivent réagir.
LA SOLIDARITE AGISSANTE NOUS INTERPELLE
Source: SOLIDMAR, 1/8/2010
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