La décision a été prise suite aux techniques utilisées par la direction de l’hydraulique et qui ont permis de déjouer les plans marocains consistant à puiser de la nappe phréatique située à l’intérieur du territoire algérien. Il faut souligner que les autorités marocaines ont ouvert des chantiers similaires dans le but de priver l’Algérie de ses ressources en eau, situées dans cette zone frontalière. Selon les études effectuées par les services techniques de la direction de l’hydraulique, les Marocains ne pourront plus puiser l’eau de cette nappe phréatique, sachant qu’ils puisaient, déjà, dans la nappe phréatique de Naâma dont la superficie est estimée à 200 km2. Pour faire face à cette situation, le département de Abdelmalek Sellal a entrepris des études en 2008, aboutissant à la réalisation de 53 puits dont la profondeur est de 1 600 mètres. Il n’y a pas d’accord avec le Maroc pour l’exploitation de la nappe de Chott el Gharb (40 millions de mètres cubes). Pour le Sud du pays, il y a le projet de transfert vers les Hauts-Plateaux. 600 millions de mètres cubes seront transférés du nord d’El Goléa vers les Hauts-Plateaux. D’autres transferts sont envisagés de Oued Namous et de Ouargla. Pour l’Algérie, aux dires de ses responsables, le défi majeur est de gagner la bataille de la sécurité alimentaire. Dans ce but, 65 % des capacités en eau sont orientés vers l’agriculture. Un office spécialement destiné à ce défi, l’ONID (Office de l’irrigation et du drainage), va créer des filiales pour mieux gérer l’eau pour l’agriculture. D’autre part, il faut souligner que le transfert des eaux de la bande ouest de la wilaya de Tlemcen, dont les travaux débuteront dans une année, constitue l’un des grands projets stratégiques pour cette région et qui permettra de renforcer les capacités d’approvisionnement de la population. Ainsi, la réalisation de ce projet permettra l’approvisionnement d’un million d’habitants des wilayas de Tlemcen, Sidi Bel-Abbès et Naâma. Cette bonne nouvelle coïncide avec la réelle exploitation du barrage de Boughrara, au même titre que des stations de dessalement de Honaïne et de la zone du lac de Souk El Tenine au nord de la wilaya de Tlemcen qui seront opérationnelles dans les prochains mois, comme celle du barrage Sakkak d’Aïn Youcef. Par ailleurs, il faut souligner que nos voisins marocains puisaient dans un passé récent de nos ressources en eau tout en jetant des eaux usées au barrage de Boughrara. Il faut préciser que l’eau est l’un des points de discorde, de conflits et même de guerre, comme c’est le cas entre Israël et certains pays arabes ou la Turquie et ses voisins, ou même l’Egypte avec les pays situés sur le Nil. En mars 2009, le cinquième Forum mondial de l’eau, tenu à Istanbul en Turquie avait discuté de cette problématique des eaux souterraines ou superficielles partagées par plusieurs pays et dont l’exploitation risque de conduire à des conflits, voire, dans le pire des cas, à des guerres. Il faut rappeler que les ressources en eaux souterraines du Sahara septentrional sont contenues dans deux immenses nappes aquifères qui sont le continental intercalaire (CI) et le complexe terminal (CT). Ce sont des réserves fossiles dont la durabilité dépend de la façon dont elles sont exploitées. L’Algérie, la Tunisie et la Libye sont associées dans le cadre du Système aquifère du Sahara septentrional (SASS), pour contrôler les prélèvements de la nappe phréatique commune à ces trois pays. Le SASS recouvre une superficie de plus d’un million de km2 répartis sur les territoires de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye. La plus grande surface du SASS se trouve en Algérie avec 700 000 km2, suivie de la Libye avec 250 000 km2 et de la Tunisie 80 000 km2. Les réserves d’eau de ce système aquifère sont estimées à 60 000 milliards de m3 dont 40 000 milliards de mètres cubes environ en Algérie. L’Observatoire du Sahel et du Sahara, organisme international, s’occupe de la supervision scientifique du SASS. L. A. Voir sur Internet ..
La nouvelle République, 4/8/2010
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