On connaît la chanson : à chaque fois que la situation du pays est dans l’impasse, le régime marocain s’enfonce dans son enfermement en cherchant, par tous les moyens, à détourner l’opinion en faisant des projections notamment sur ses voisins algériens. Le ton est à chaque fois donné par le roi Mohammed VI lui-même, à travers des discours incendiaires, qui, comme un rituel bien ancré, doivent préluder à des campagnes hystériques et irrationnelles contre l’Algérie et tout ce qui la symbolise. La presse écrite, relayée dernièrement par une armada de chaînes satellitaires, se charge alors d’alimenter les «débats» par une littérature stéréotypée qui commençait à devenir indigeste même pour l’opinion locale.
Tout ce qu’il y a de plus classique, si ce n’est que depuis quelque temps, les digressions contre notre pays ne se limitent pas à cette presse, ni aux zélateurs des partis loyalistes, mais on voit même aujourd’hui des personnages officiels, des ministres du gouvernement, qui ne trouvent aucune gêne à participer publiquement à cette campagne de diabolisation d’un pays voisin. Certains qualifient le pouvoir algérien de «régime totalitaire», et se gargarisent sur les plateaux de télévision en disant que le peuple algérien est «gouverné par les moukhabarat» (services secrets), «ploie sous la misère», pendant que d’autres dénoncent le «surarmement» de l’Algérie et ses intention «expansionnistes»… Cela fait bien sûr rire. Mais jusqu’où peut aller cette fixation maladive sur l’Algérie ? Surtout lorsque nous avons maintenant la certitude que c’est le gouvernement marocain qui cherche à entretenir ce climat de tension entre les deux pays.
M. A.
La Nouvelle République, 25-10-2010
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