Amnesty International demande à Rabat d’ouvrir immédiatement une enquête transparente pour faire la lumière sur l’assassinat, le 24 octobre dernier, d’Elgarhi Najem par l’armée marocaine.
Dans un communiqué distribué aux participants à la 36e conférence européenne de coordination et de soutien au peule sahraoui, dont les travaux ont pris fin hier, l’ONG souligne l’existence d’éléments troublants concernant la mort du jeune innocent.
Elle invite le Maroc qui prétend avoir démantelé deux cellules terroristes dont une serait dirigée par un extrémiste pro-Polisario et tente de faire oublier cet énième assassinat par tous les moyens à donner une preuve tangible qu’il n’a pas violé les normes des Nations unies relatives à l’utilisation des armes à feu, ni eu recours à une force excessive dans le cadre du contrôle de l’accès au camp où survivent quelque 20.000 Sahraouis.
Le vice-président de la commission internationale des juristes et ex-ministre australien de la Justice affirme que l’Onu a pour obligation de faire respecter, par les autorités marocaines, les nombreuses résolutions sur le Sahara occidental qui constituent le fondement de la décolonisation de ce territoire. «Il est plus que jamais temps que l’Onu, dont la charte et les résolutions sur la question de décolonisation des territoires occupés sont claires, exerce ses prérogatives et refuse de se soumettre aux pressions du gouvernement marocain», dit-il. Selon lui, aucun obstacle ne devrait entraver le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui qui doit être organisé dans les meilleurs délais. Le juriste interpelle aussi l’organisation onusienne pour mettre fin aux violations flagrantes des droits de l’homme dans les territoires occupés où «l’intenable situation ne peut durer éternellement».
Une délégation d’élus français demande au président Sarkozy de s’engager dans la mise en œuvre des résolutions de l’ONU sur les droits de l’Homme au Sahara occidental pour installer une véritable stabilité dans la région. Ils comptent adresser, pour signature, ce message à tous les élus français et députés européens. Les comités suisses de soutien au peuple sahraoui demandent à la communauté internationale à ne pas rester muette, car dans les territoires occupés les habitants vivent une pauvreté galopante et une répression sans pitié à chaque fois qu’ils manifestent pacifiquement pour leurs droits. Le gouvernement sahraoui et le Polisario ont condamné fermement, dans un communiqué rendu public, le Maroc qui associe la lutte du peuple sahraoui au terrorisme.
Le document souligne que les observateurs internationaux sont conscients que depuis le début de l’invasion militaire des territoires occupés, les services spéciaux marocains n’ont pas cessé de recourir aux subterfuges pour associer le combat du peuple sahraoui pour sa liberté au terrorisme.
Le Polisario met en garde les médias et l’opinion publique contre les mensonges et les manigances des services marocains et qualifie d’«intox» ces allégations qui ne peuvent en aucun cas faire oublier que le Maroc occupe illégalement une partie du Sahara occidental. Les intervenants à cette rencontre que des Marocains ont voulu empêcher ont mis l’accent sur la nécessité de fournir des informations et des témoignages pour convaincre le Conseil des droits de l’Homme à se pencher sur les violations des libertés et droits fondamentaux au Sahara occidental, le plus grand héritage du colonialisme en Afrique. Outre la conférence de Paris, des manifestations et des sit-in de solidarité avec les sahraouis ont été organisés cette semaine dans plusieurs régions d’Espagne.
Djamel O.
Horizons, 31/10/2010
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