Dangereuse, la magie noire…

Un trône qui, tel un apprenti sorcier stagiaire, prend la responsabilité de designer notre généreuse Algérie comme l’ennemi.
Avant-hier, on faisait marcher une nouvelle fois le peuple marocain. La marche, selon les dires locaux, aurait réuni environ l’équivalent de la totalité presque de la population de la capitale de la belle Algérie. Trois millions de manifestants se seraient donc concentrés… dans l’artère principale de Casablanca pour soi-disant dénoncer les atteintes espagnoles à l’intégrité territoriale du Maroc. Parallèlement, les étudiants et écoliers sahraouis se faisaient réprimer à Smara et à El-Ayoun, pour justement appuyer les positions espagnoles condamnant l’usage de la violence contre les populations sahraouies des territoires occupés et réclamant une enquête internationale sur l’assaut meurtrier du 8 novembre à Gdeim Izik. 
Selon le journal El Mundo, 21 enfants victimes de brutalités policières se trouvaient, ce jour-là, à l’hôpital de Smara, la capitale spirituelle du Sahara occidental. Ce qui laisse penser que le trône compte profiter de l’impunité que lui assure Paris et poursuivre ses actions représailles sans tenir compte de la désapprobation internationale ou de la résolution réprobatrice du Parlement européen. Un trône qui, tel un apprenti sorcier stagiaire, prend la responsabilité de designer notre généreuse Algérie comme l’ennemi. Une initiative qui semble faire des émules chez la classe politique marocaine où des voix viennent se joindre à celle du makhzen pour singer un roi devenu envers nous plus hostile que notre ennemi éternel, Israël. 
Avant-hier, Abbas El Fassi, du parti Istiqlal, le champion du Maroc biblique, disait : «A travers cette imposante marche, nous adressons un message aux adversaires de notre intégrité territoriale, en particulier notre voisin algérien (…).» Et on a beau tourner et retourner les propos du personnage, on n’y trouve rien d’amical, mais on y décèle l’hostilité et la menace. On y décèle surtout moins de doigté par rapport à la démarche de feu Hassan II, lorsque parlant de la marche verte, il disait que le peuple marocain a dit son mot et qu’il restait à entendre celui du peuple algérien. Ce à quoi la jeunesse algérienne avait vite répondu en défilant en masse dans les artères d’Alger. Une jeunesse qui, contrairement aux apparences, sait répondre au quart de tour quand cela s’impose, comme l’a récemment démontré l’épopée d’Oum Dorman. 
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 30/11/2010
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