Ces «hépatiques» en mal de foi !
Au moment où l’Armée nationale populaire (ANP) invite la presse à user, y compris dans ses critiques, d’un «lexique» convenable et de ne la nommer que par son nom, en langage terre à terre «lui f … la paix», des acteurs politiques cherchent à présenter au citoyen algérien un front de peur et de méfiance. Une polémique sur fond d’embrouille qui risque de piétiner les règles élémentaires de la sécurité de l’Etat, aux profit d’un calcul purement mercantiliste et à des fins électoralistes.
Si l’inscription des éléments de l’ANP sur les listes électorales peut s’effectuer dans le respect des dispositions légales en vigueur, en raison des missions spécifiques qui échoient à ce corps, et compte tenu, notamment, de la mobilité liée à leur présence au niveau des zones sensibles, particulièrement frontalières, comme l’indique le ministère de l’Intérieur, pourquoi les acteurs politiques, certains très appréciés en raison de leur position politique contre l’ingérence étrangère, le financement des islamistes, le décodage du plan américain… mordent-ils à l’hameçon empoisonné qui consiste à vouloir discréditer l’armée ?
Les éléments de l’ANP, à Tindouf notamment, sont ces soldats qui veillent sur l’intégralité du territoire national et surtout sur le principe de l’intangibilité des frontières, face à l’appétit d’un voisin qui n’a pas hésité à livrer à l’Algérie la «guerre des sables» au lendemain de l’indépendance, et de commettre les plus atroces crimes humanitaires pour absorber le territoire sahraoui, au nom du concept du «Grand Maroc» qui absorbera la Mauritanie, une partie du Mali, du Sahara algérien et le Sahara occidental.
A-t-on le droit de divulguer, même au nom d’un quelconque intérêt, aussi démocratique soit-il, le nombre de ces soldats qui, eux, placent l’intégrité du territoire national au-dessus de toute considération interne ? A-t-on envie de voir un jour les soldats algériens remplacés par le treillis marocain dans une ville que les «chérifiens» rêvent de conquérir ? Madame Hanoune exigera-t-elle de la commission d’enquêter sur les soldats algériens dans cette région : se présenteront-ils à l’urne en civil, armés, avec quel type d’armes ?
Aveuglés par une appétence exagérée du pouvoir, certains partis politiques tentent de refaire l’histoire avec toutes les erreurs des années sanglantes de l’Algérie. N’étaient-ce pas ces mêmes partis qui dénonçaient l’arrêt du processus électoral ? Louisa Hanoune ne déclarait-elle pas qu’»arrêter le processus électoral de 1991 n’avait aucun lien avec la défense de la République « ? Ne revendiquait-elle pas la réhabilitation du parti dissous, la levée de l’Etat d’urgence, au moment où le citoyen et l’ANP payaient très fort le tribut du sang et où Mme Louisa griffonnait sa signature au bas du «traité de Rome» ? Ne dressait-elle pas un bilan très négatif de la politique du tout-sécuritaire menée par l’ANP, de la loi sur la concorde et sur la réconciliation…, elle qui criait à la guerre de décomposition, évitée grâce à la mobilisation de cette armée du peuple algérien, présente même sur les fronts les plus dangereux ? Le Sahel et Tindouf l’illustrent bien. Un terrain qui est le sien.
Aux acteurs politiques d’assumer le leur auprès des civils.
Samir Méhalla
Le Jeune Indépendant, 8/3/2012