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Ban Ki-moon, le franco-marocain

Le Conseil de Sécurité s’apprête à débattre sur le conflit du Sahara Occidental à un moment où la communauté internationale a exprimé son ras-le-bol d’un conflit qui n’a que trop duré et qui constitue le principal obstacle devant l’intégration régionale et l’émancipation des peuples du Maghreb. 
A cette occasion, le Secrétaire Général de l’ONU, Ban ki-moon, présentera son rapport annuel sur la situation au Sahara Occidental et les progrès enregistrés dans le cadre du plan de paix des Nations Unies et les activités de la MINURSO (Missions des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental). 
Comme il est devenu habituel dans ses pratiques, Ban Ki-moon a soummis le brouillon de son rapport aux représentants de la France et du Maroc au Conseil de Sécurité. 
En avril 2011, le SG de l’ONU avait été contraint de changer le paragraphe demandant au CS d’élargir le mandat de la MINURSO aux droits de l’homme. Cette année encore, Ban ki-moon s’est plié aux désirs du Maroc et de la France et a procédé à des changements sur certains points spécifiques contenus dans les recommandations et observations présentés dans son rapport. 
Le fait le plus grave qui dénonce la complicité de Ban ki-moon est qu’il n’a jamais soumis ce rapport aux représentants du Front Polisario et de l’Algérie pour écouter leurs observations sur son contenu. Ce qui constitue un flagrant alignement du SG de l’ONU sur les thèses marocaines. 
Selon le site Inner City Press, dans la version initiale de son rapport, Ban Ki-moon avait décrit la MINURSO comme un “mécanisme pour la mise en œuvre du référendum d’auto-détermination au cas où les efforts de mon Envoyé Spécial sont couronnés de succès”. Dans la version du 11 avril 2012, il apparaît il définit la MINURSO comme « instrument pour la mise en oeuvre des résolutions successives du Conseil de sécurité liées au mandat de la MINURSO”. 
Ainsi, Ban ki-moon tente d’éviter le mot “référendum” qui irrite les autorités marocaines et qui constitue la seule solution dans tout processus de décolonisation. 
Selon le même site, l’agence de presse marocaine MAP a publié le contenu du rapport du SG avant même qu’il soit publié sur le site officiel de l’ONU. 
Dans le passé, les trahisons des secrétaires généraux onusiens ont été généreusement récompensées par le Rabat et Paris. Perez de Cuellar fut nommé PDG honoraire du holding royal marocain ONA. La soumission de Bouthrous Ghali lui a valu la reconnaissance de la France. Il est devenu secrétaire général de la Francophonie. Le périple diplomatique de Kofi Anan continue grâce au soutien de l’Hexagone. 
Après la fin de son mandat, quelle récompense réservent la France et le Maroc à Ban Ki-moon ? Dans trois ans, la réponse.
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