En plus de contester l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, Christopher Ross, la diplomatie marocaine s’est engagée, durant ces dernières semaines, dans des manœuvres tous azimuts. Mais partout elles ont fait long feu.
Grandes manoeuvres commencées “modestement” en France, à Mantes la Ville, où les deux associations franco-sahraouies, ont été l’objet d’intimidations orchestrées par l’Ambassade du Maroc en France, pour tenter de faire annuler leur initiative culturelle, prévue ce 12 mai, dans une des salles municipales de Mantes la ville. L’intimidation a fait long feu, la soirée s’est tenue, rassemblant plusieurs centaines de personnes, soucieuses d’exprimer en liberté le droit des Sahraouis à l’autodétermination.
Au lendemain de l’élection d’un nouveau président, le Maroc, voulait-il envoyer des signes forts et installer la question du Sahara occidental, jusque dans la vie associative et démocratique française ?
Les grandes manoeuvres se sont ensuite poursuivies, dans des “cours” plus importantes ! A Paris, où le ministre des Affaires Etrangères marocain, M. Saad Dine El Othmani, entouré de plusieurs conseillers royaux s’est empressé auprès des anciennes et nouvelles autorités françaises, M.Juppé et M. Moscovici, pour s’assurer de la fidélité de la France et recueillir son appui pour faire partir Christopher Ross, l’envoyé personnel du Secrétaire général, soupçonné de complaisance à l’égard du Front Polisario.
A Washington, d’”amicales démarches” ont également été entreprises auprès du sous-Secrétaire d’Etat, William Burns, pour décidément se débarrasser d’un Envoyé personnel devenu encombrant. Le dernier rapport du Secrétaire général, ne fait-il pas mention de drapeaux marocains autour de la mission de l’ONU peu conformes à l’indispensable neutralité d’une mission de paix ou de difficultés de liaison entre El Aïoun et New-York du fait d’interventions marocaines peu appropriées ?
Rendez-vous maladroits, précipités en France surtout, puisque sollicités avant la nomination du nouveau ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius. Enfin, le jour même de son investiture, une “fuite” en forme de provocation faisait connaître la position du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, exprimée quand il présidait le groupe socialiste à l’Assemblée nationale, en faveur du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. N’est-ce pas aussi la position régulièrement rappelée par les Nations unies, tant par le Conseil de sécurité que par l’Assemblée générale ?
Manoeuvres et intimidations du pouvoir marocain ont fait long feu ! Christopher Ross qui défend avec conviction une position équilibrée doit pouvoir poursuivre sa mission et créer les conditions de réelles négociations qui permettent d’arriver à l’autodétermination des Sahraouis. La France avec une vision renouvelée de son rôle au Maghreb, ne pourra que lui faciliter cette tâche si difficile.
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** Ce texte est de l’Association des Amis de la République Arabe Sahraouie démocratique
Pambazuka News, 28 may 2012
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