En 1995, disait-on alors, afin de contourner la légalité internationale, des diplomates européens ont tout simplement inventé des concepts en disant que le Maroc était au Sahara occidental une autorité de fait ce qui, de leur point de vue, l’autorisait à exploiter et vendre les ressources de ce territoire, y compris dans le cadre d’accords internationaux. Se rend-on compte de la violence que des responsables acceptent de faire subir au bon sens, ne craignant pas d’être ensuite considérés comme les complices d’une injustice ? Ou encore de bafouer ce qui tient lieu de clause bien précise que l’Europe impose à ses partenaires extérieurs, celle des droits de l’homme ?
Et l’on reparle d’accord de pêche liant le Maroc et l’Union européenne, alors même que la controverse entourant cette question n’a pas été évacuée totalement. Que fera alors le Parlement européen le 10 décembre prochain, lui qui est appelé à valider l’accord en question et cela après qu’il eut, en 2011, dénoncé le précédent considéré comme injuste et donc frappé d’illégalité ? Pour les juristes, tout est dans la zone de pêche couverte par cet accord et non pas dans ce qu’il rapportera aux uns et aux autres, même si des hommes politiques européens ne semblent en retenir que ce dernier aspect, ce qui est vraiment désolant. Il s’est pourtant trouvé un élu qui a dit à ses compatriotes que cet accord était contraire au droit international, avant de s’entendre dire que «le problème du Sahara ne sera pas réglé avec l’accord, qu’il soit approuvé ou non».
Très simple comme explication ? Plutôt grave, car de tels propos reviennent depuis une bonne vingtaine d’années. En 1995, disait-on alors, afin de contourner la légalité internationale, des diplomates européens ont tout simplement inventé des concepts en disant que le Maroc était au Sahara occidental une autorité de fait ce qui, de leur point de vue, l’autorisait à exploiter et vendre les ressources de ce territoire, y compris dans le cadre d’accords internationaux. Se rend-on compte de la violence que des responsables acceptent de faire subir au bon sens, ne craignant pas d’être ensuite considérés comme les complices d’une injustice ? Ou encore de bafouer ce qui tient lieu de clause bien précise que l’Europe impose à ses partenaires extérieurs, celle des droits de l’homme ?
Alors la bonne affaire, chaque partie y trouvant son compte : du travail pour les pêcheurs européens et une reconnaissance de fait de l’occupation marocaine, ainsi traitée par toutes les résolutions unies. Le Maroc étant considéré comme une puissance d’occupation. Sa présence sur ce territoire étant illégale, il n’est donc pas habilité à vendre ses richesses, et pas seulement ses ressources halieutiques. Se pose encore une fois la question de la zone de pêche. A-t-elle été délimitée avec précision, ou bien alors ses contours sont-ils délibérément flous et imprécis, afin de permettre tous les dépassements ?
Du pillage devrait-on dire, s’agissant alors de l’exploitation des ressources d’un territoire non autonome. Les Sahraouis demandent aux élus européens que leur territoire en soit exclu, tiennent-ils à rappeler, comme l’ont fait les Etats-Unis lors de la conclusion avec le Maroc de la zone de libre-échange. La question se pose aussi pour d’autres partenaires attirés, cette fois, par l’odeur de pétrole ou encore par l’appât du gain sans la moindre considération pour un peuple privé de ses droits les plus élémentaires. Pourtant, il y a bien une morale jusque dans les affaires et il est heureux de constater que des compagnies internationales en ont donné la preuve en quittant le territoire sahraoui, sans aucunement se faire violence. Sinon, c’est du pillage.
Mohammed Larbi
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