Les gisements de phosphate du Sahara occidental sont estimés comme les plus importantes du monde avec plus de 50 milliards de tonnes sur des réserves mondiales estimées à 65 milliards de tonnes. Saviez-vous que le plus long tapis roulant du monde se trouve au Sahara occidental ? Des grandes mines de phosphate de Boukraa, les phosphates du Sahara occidental sont transportés sur une distance de plus de 100 kilomètres, jusqu’au port d’El Ayoun, la capitale du Sahara occidental. De là, les cargos transportent les phosphates vers divers pays, où ils sont utilisés dans la production d’engrais.
Pour ce minerai qu’exploite une entreprise marocaine (OCP), c’est à peu près le même scénario que pour les autres ressources, selon l’enquête de Raf Custers. «L’exportation prime, la transformation sur place passe bien après, alors que le phosphate est nécessaire au pays même et qu’une industrie de transformation sur place pourrait procurer des emplois et des revenus», note Raf Custers. Au Sahara occidental, les Sahraouis «n’osent pas parler ouvertement.
La police marocaine fait le guet partout», ajoute-t-il, citant le témoignage d’un Sahraoui selon lequel «nous n’existons plus, tout devient marocain. Les Sahraouis qui travaillaient à Boukraa, dans la mine de phosphate, ont été remplacés en grande partie par des colons marocains». Dénonçant l’octroi par la puissance occupante de larges concessions aux entreprises étrangères dans l’exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental, l’auteur relève par ailleurs que l’entreprise marocaine chargée de l’exploitation du phosphate de ce territoire non autonome n’a pas pour objectif le développement de ce territoire. «Car, encore une fois, l’économie marocaine est adaptée au marché mondial, et non aux besoins intérieurs», ajoute-t-il. «Le Maroc occupe le Sahara occidental depuis des décennies et administre le pays comme une province du Grand Maroc», souligne-t-il, avant de préciser que «la frontière entre le Maroc et le Sahara occidental a été effacée, jusque sur les cartes terrestres marocaines».
L. S.
Info-Soir, 2 décembre 2013
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