Un jour comme aujourd’hui, 19 décembre, mais de l’année 1991, le représentant spécial du Secrétaire Général au Sahara Occidental, le suisse Johannes Manz, demanda que son mandat de deux ans, qui s’achève au 31/12/91, ne soit pas renouvelé pour exprimer sa désapprobation de la démarche partisane de Perez de Cuellar. De même, son compatriote Jean-Luc Held, membre de la Minurso, a dénoncé en mai 1994, les violations marocaines au Sahara et une certaine partialité du secrétaire général de l’ONU, Bouthrous Ghali.
Sa démission avait mis en évidence les difficultés que la MINURSO traversait à cause des obstructions marocaines. En effet, le Maroc avait empêché le débarquement du matériel avec lequel la MINURSO allait travailler. Les pressions et intimidations sur le personnel se sont multipliées jusqu’au point de devenir de l’harcèlement moral. Les premiers fonctionnaires envoyés en éclaireurs ont dû faire demi-tour après avoir été empêchés de se rendre à El Aaiun. D’autres furent séquestrés pendant un un mois dans un hôtel de Rabat. Parmi eux, le premier commandant de la MINURSO. Trois mois il a fallu pour que le drapeau de l’ONU puisse flotter sur le siège de la mission onusienne.
Mais l’histoire ne s’est pas arrêtée là. Une fois la MINURSO installée dans la capitale sahraouie, son personnel était constamment sous surveillance, lui interdisant de ce fait toute vie sociale normale, tout contact amical avec la population sahraouie.
Le Front Polisario avait exprimé son étonnement du fait que ni le Secrétaire Général des Nations Unies, ni le Conseil de Sécurité, n’aient mis en garde le Maroc alors que la démission de Johannes Manz leur en fournissait l’occasion. Pire encore, De Cuellar, dans son rapport présenté au Conseil de Sécurité, minimisa fortement l’importance des faits qui lui étaient reprochés et il accepta l’élargissement des critères électoraux qui, en augmentant le nombre des votants, satisfait en grande partie les revendications marocaines. Son attitude avait soulevé des soupçons qui bientôt allaient s’avérer des vérités poignantes. Le fonctionnaire péruvien avait bien été acheté par les marocains. En février 1993, le holding financier marocain Omnium Nord-Africain annonça la nomination de Perez de Cuellar comme vide-président de cette société royale dont le directeur n’était ni plus ni moins que le fils du Premier Ministre de l’époque, Abdellatif Filali, un jeune marié à Lalla Mariam, la fille de Hassan II.
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