Le Ghana a réaffirmé “son plein soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la liberté”, a indiqué vendredi l’agence de presse sahraouie (SPS).Citant un communiqué de l’ambassade sahraouie à Accra, SPS précise que le ministère ghanéen des Affaires étrangères a réaffirmé dans “une lettre en réponse à un document de protestation contre le régime marocain signé par plus de 200 personalités ghanéennes, que le Ghana a de tout temps appuyé le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination”.
La réponse, reprise jeudi par la presse ghanéenne, souligne que “la diplomatie ghanéenne partage les avis et préoccupations exprimées par la motion de protestation concernant la question du Sahara occidental”.Après avoir réaffirmé son attachement à poursuivre la défense du peuple sahraoui dans tous les fora internationaux, la diplomatie ghanéenne s’est dite “convaincue que la communauté internationale adoptera des mesures en faveur de l’indépendance du Sahara occidental”.
Par ailleurs, la chambre criminelle près la cour d’appel d’El Ayoun occupée a reporté le procès de six détenus politiques sahraouis au 12 mars prochain, a rapporté l’agence de presse sahraouie SPS. SPS qui cite une source médiatique d’El Ayoun occupée indique que le procès de Mohamed Ali, Saadi Youcef, Mohamed Karnit, Yacine Sidati, Aziz Hramech et Hocine Abeh, arrêtés pouravoir participé aux marches et manifestationspacifiques organisées dans la ville en mai 2013 pour revendiquer leur droit à l’autodétermination suite à la publication de la résolution 2009 du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental. Les prévenus ont bénéficié de la liberté provisoire le 23 octobre écoulé, rappelle la même source.
Sur un autre plan, Reporters Sans Frontières (RSF) et le comité de soutien en France du journaliste marocain Ali Anouzla, qui doit comparaître lundi prochain devant le juge d’instruction chargé des affaires de terrorisme près l’annexe de la Cour d’appel de Salé, près de Rabat, ont demandé vendredi l’abandon des charges retenues contre le directeur du site arabophone Lakome. En plus de l’abandon des charges, ils demandent la clôture de l’instruction ainsi que la levée du “blocage” des versions arabophone et francophone du site Lakome. “Toute poursuite engagée en vertu de l’application de la loi anti-terroriste, ou même du Code de la presse, démontrerait l’acharnement des autorités contre ce journaliste connu pour sa liberté de ton”, déclarent les deux organisations sur le site de RSF.
Ali Anouzla avait été arrêté le 17 septembre dernier à Rabat pour avoir publié un lien vers un article du quotidien espagnol El Pais. Cet article renvoyait lui-même vers une vidéo attribuée au groupe Al- Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Libéré le 25 octobre après avoir passé plus de cinq semaines en “détention préventive”, Ali Anouzla reste cependant inculpé, entre autres, d’”assistance matérielle” et “apologie du terrorisme”, et encourt de dix à trente ans de réclusion criminelle.
Par ailleurs, les versions arabophone et francophone du site Lakome sont toujours bloquées depuis le 17 octobre. Sur le terrain, la ville d’El Ayoun occupée a été jeudi le théatre de manifestations pacifiques revendiquant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, a indiqué l’agence de presse sahraouie (SPS). Les manifestants ont brandi les drapeaux du Front Polisario et scandé des slogans politiques revendiquant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et la libération des détenus politiques sahraouis, a précisé SPS citant une source des droits de l’homme dans la ville d’El Ayoun. Des slogans dénonçant la spoliation et l’exploitation par l’occupant marocain des richesses du Sahara occidental ont également été scandés. SPS a indiqué en outre que “la police marocaine et ses auxiliaires ont fait usage de la force pour disperser ces manifestations” organisées dans plusieurs quartiers de la ville.
APS
La Tribune des Lecteurs, 22/12/2013