Terre brûlée, par Tayeb Djillali

L’ouverture de la frontière algéro-marocaine n’est pas d’actualité. Le message du ministre des Affaires étrangères est on ne peut plus clair. Les arguments aussi.

Comment donc passer l’éponge, comme si de rien n’était, sur la profanation de l’étendard national par un délinquant visiblement «couvert» par les services de Sa Majesté ?

22 euros comme tarif du délit, ça sent le complot et c’est à croire que le jeune roi a un problème à régler avec l’Algérie.

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Avec une telle hargne, ça frise la paranoïa.

Pourtant, cela fait presque vingt ans que les hostilités ont été déclarées de façon unilatérale.

Un attentat terroriste avait alors été imputé aux Algériens avant que l’enquête ne révèle l’identité marocaine des auteurs.

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C’est Hassan II qui avait pris la décision de fermer la frontière au grand dam des villes et des villages de la bande marocaine qui vivaient essentiellement des échanges pas toujours légaux avec l’Algérie, mais suffisants pour assurer de bons revenus à une population heureuse de voir affluer autant de touristes algériens.

Puis vint l’héritier du trône que son jeune âge prédestinait à plus d’ouverture et à une vision sereine des relations entre les deux voisins.

Mais, très vite, le successeur de son père se révéla sournois et calculateur, préférant s’en remettre à ses puissants protecteurs français et américains en leur offrant de somptueux cadeaux plutôt que d’instaurer une coopération régionale basée sur le bon voisinage.

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En guise de voisinage justement, il n’eut de cesse de faire dans la grossière provocation, notamment en revendiquant des villes algériennes.

Sans oublier les tonnes de cannabis qui noient littéralement le marché national et ses barons en détruisant notre jeunesse.

En plus de la mauvaise foi à réduire le problème sahraoui à un conflit avec l’Algérie, le roi ne cesse de pousser la provocation au seuil de l’intolérable comme cette triste histoire du drapeau national.

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Et le perdant n’est pas celui qu’on croit.

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