L’année 2013 a été décisive pour le conflit du Sahara Occidental. L’ONU a signifié au Maroc que la communauté internationale a l’intention de résoudre ce problème, mais non au détriment de la légalité internationale.
Le conflit du Sahara étant un problème de décolonisation, l’autodétermination doit être la base de toute solution tel que souligné dans toutes les résolutions de l’AG, du CS de l’ONU, du Parlement Européen et de l’Union Africaine. C’était aussi la revendication de la Cour Internationale de La Haye dans son avis de 1975.
Après 38 ans, l’ONU a bien compris que tout réglement qui ne tient pas compte des aspirations du peuple sahraoui est voué à l’échec. La longue attente du référendum a créé une mal-être parmi une jeunesse sahraouie pauvre et frustrée qui ne voit aucune sortie à sa situation malgré les ressources dont regorge son territoire. Les violations continues des droits de l’homme par le Maroc dans les territoires occupés du Sahara Occidental sont susceptibles d’empirer la situation devenue déjà explosive à cause des évènements qui connaît la région du Sahel.
Dans un rapport adopté par le PE, le rapporteur européen Richard Tannock, avait souligné que l’autodétermination, au même titre que les droits de l’homme, est au centre du débat pour trouver une solution au conflit du Sahara Occidental. Une vision qui semble être partagée par la délégation des Etats-Unis au Conseil de Sécurité. Raison pour laquelle, Washington a présenté au mois d’avril 2013 une proposition suggérant l’élargissement des compétences de la MINURSO à la surveillance de la situation des droits de l’homme dans le territoire sahraoui et dans les camps des réfugiés sahraouis dans l’Ouest de l’Algérie. L’agressivité qui a caractérisé l’attitude du Maroc envers l’Algérie voisine témoigne du malaise provoqué par l’initiative américaine.
Un autre fait marquant de l’année a été le réveil algérien. Les événements du dit printemps arabe que la région a traversée ont rendu le Maroc arrogant, agressif et insolent. Dans le conflit du Sahara Occidental, le soutien français au Maroc au Conseil de Sécurité a éloigné toute perspective de solution du conflit sahraoui. Au palais royal, ils étaient convaincus d’avoir mis l’Algérie à genoux. Les actions de pression se sont multipliés en vue de forcer la réouverture des frontières entre les deux pays.
Dans cette année 2013, l’Algérie a réagi. Des tranchées ont été réalisées le long de la frontières en vue de mettre fin à la contrebande qui fait vivre toutes les villes de l’Est marocain. Les réseaux de trafic de cannabis tombent l’un derrière l’autre. Les actions de solidarité avec le peuple sahraoui ont redoublé en quantité et qualité. La lettre envoyée par le président Bouteflika à la conférence d’Abuja en est la preuve vivante. Dans la réaction algérienne, il y a un message subliminal : le peuple sahraoui n’est pas seul.