Une poignée de main qui dérange

Rencontre – Le président sahraoui avait, lors des funérailles de l’ancien Président sud-africain et symbole de la lutte anti-apartheid, Nelson Mandela, été pris en photo serrant la main du Président américain Barack Obama.
Que se sont-ils dit ? «Nous avons abordé en premier lieu l’intérêt des USA pour les droits de l’Homme au Sahara occidental. Et nous disons que la responsabilité des USA tout comme les autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU est grande puisque la Minurso, à ce jour, ne dispose pas d’un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme», nous a assuré le président sahraoui. Ce dernier a tenu à assister aux funérailles, de Nelson Mandela connu pour ses positions en faveur de la cause sahraouie.
La même raison d’ailleurs pour laquelle Mohammed VI, roi du Maroc, avait brillé par son absence à ces mêmes funérailles.
Mohamed Abdelaziz, président de la RASD était présent à côté de la centaine de chefs d’État et de gouvernement à Soweto. Pour les Sahraouis, la poignée de main avec Obama est politiquement symbolique. Pour les Marocains en revanche, la pilule a été dure à avaler. Preuve en est ce commentaire malveillant et politiquement incorrect : «sur la photo on voit un monsieur pas très connu, serrer la main d’un monsieur très connu tenant dans l’autre main un café.» Comme il fallait bien s’y attendre, la rencontre Abdelaziz – Obama n’a pas été du goût des partisans d’un Sahara marocain. En tout cas, ce n’est pas le lobbying marocain qui va changer la réalité. La fondation Robert-F. Kennedy pour la justice et les droits de l’homme, auteur d’un rapport dénonçant «la violation des droits sahraouis», avait adressé à la Maison-Blanche et au département d’État un message dans lequel elle souligne : «Il est impératif que le dossier des droits humains des Sahraouis soit une priorité diplomatique pour le gouvernement américain.» «Nous avons visité le Sahara occidental et les camps des réfugiés en Algérie où des milliers de Sahraouis vivent en exil. Nous avons écouté de nombreux témoignages qui parlent des violations des droits humains commises par l’État marocain. Nous avons eu des preuves sur l’existence de disparitions forcées, de tortures, d’arrestations arbitraires, de brutalités policières et d’intimidations.
Ces exactions se poursuivent sans relâche, en partie parce qu’il n’y a pas de groupe ou de mécanisme international sur le terrain pour surveiller ces violations», avait affirmé Kerry Kennedy, présidente de la Fondation.
Elle avait demandé à Washington de se pencher sur les nombreux «crimes non élucidés», en faisant état de la découverte récente par des anthropologues espagnols de fosses communes de victimes, selon eux, de l’occupation marocaine dans les années 1970.
Info-Soir, 15/01/2014
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