Dans l’éphéméride d’aujourd’hui, le journal ABC du 31 janvier 1976, sous le titre de “grave détérioration des relations entre la France et l’Algérie à cause du Sahara Occidental” soulignait qu’il “ne passe pas un jour sans que la presse, la radio ou l’agence de presse de l’Algérie ne consacre à la France les attaques les plus virulents. Le dernier de la série a été publié dans “El Moudjahid”, journal parfaitement officiel, qui accuse d’être à l’origine de tous les maux du Maghreb “l’expansionnisme impérialiste”, devenu drôlement français”.
La complicité de la France dans l’invasion du Sahara Occidental par le Maroc et la Mauritanie est clairement dévoilée dans un article publié dans “France-Soir” par l’ancien Premier ministre Pierre Messmer, dans lequel après avoir déclaré que “malheureusement, il n’existe pas de peuple sahraoui”, accuse l’ONU d’ambiguïté et défend l’application des Accords de Madrid sur l’avenir du Sahara occidental.
Selon ABC, Pierre Messmer avait écrit que “la récente détérioration de nos relations avec l’Algérie n’a pas d’autre raison que notre approbation des accords entre le Maroc, la Mauritanie et l’Espagne. Pour les Algériens, cela est une raison grave. L’on peut trouver des compromis à des intérêts matériaux -pétrole, fer ou phosphates-, mais quand les passions nationales sont enflammées il n’y a plus que des alliés ou des adversaires”.
“Un autre ancien Premier ministre, Maurice Couve de Mourville, critique impitoyablement la diplomatie française qu’il connaît très bien, puisqu’il est le plus ancien locataire du Quai d’Orsay à l’époque de la République Gaulliste”, écrit la même source.
Couve de Mourville dit que la diplomatie française “n’a pas de rigueur ni efficacité”. “Tout le monde s’occupe de la politique extérieure jusqu’au point que tous les ministres – et Dieu sait qu’il y en beaucoup – partent en visite officielle à travers le monde au détriment de l’action du ministre titulaire des Affaires étrangères”, a-t-il ajouté, selon ABC.
En ce qui concerne le mauvais état des relations entre Paris et Alger, tout cela est dû au fait que “ceux qui assument la responsabilité en France dans cette affaire, n’ont pas su agir convenablement”. “C’est dommage –dit-il- parce que le devoir et l’intérêt de la France, en tant qu’ancienne puissance coloniale, était d’essayer de réconcilier les Marocains et les Algériens”.
Pour ABC, “à Paris, ils ont choisi de suivre la ligne de conduite suggérée par le vieux proverbe arabe : “Assieds-toi devant ta porte et tu verras bientôt le cadavre de ton ennemi passer”. Mais personne ne sait ce qui peut arriver, conclue le journal.
En effet, personne n’avait prévu la résistance héroïque du peuple sahraoui pour ses droits et que cette résistance allait durer près de 40 ans et… personne ne sait ce qui peut encore arriver si la France persiste à défendre le Maroc.
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