Il est vrai qu’on ne choisit pas ses voisins, et encore plus quand ils sont malveillants. C’est en gros le drame de notre pays qui reste la cible de tous les coups bas, aussi bien médiatiques que provocateurs de la part du royaume marocain. Et l’un des grands dangers auquel doit faire face l’Algérie, c’est cette déferlante de kif encouragée et entretenue par le makhzen. Car, il ne faut pas croire que ce n’est là que l’oeuvre de trafiquants et de hors la loi, mais c’est toute une politique derrière laquelle se trouve le centre du régime marocain et ses officiers de renseignements et de propagande.
Les chiffres sont effarants et alarmants. Ainsi, on apprend que pour la seule année de 2013 ce sont près de 200 tonnes de drogue qui ont été saisies par les différents corps de sécurité en Algérie. Et tout ce poison avait une seule provenance, le Maroc. Si on ajoute à cela les autres quantités de kif qui ont échappé aux mailles des filets de nos services de sécurité, ont comprend là de ce désastre qui menace une grande partie de notre jeunesse que le royaume vise en premier lieu. Une vraie campagne de destruction avec couverture politique qui dénote sur les mauvaises intentions de nos voisins. Pourtant, le Maroc est enregistré comme le premier pays producteur de cannabis au monde par plusieurs organisations internationales dont l’office des Nations Unies pour la drogue et le crime. Mais, ceci n’a rien changé sur le terrain et ce pays reste sourd à tous les avertissements en faisant de la culture de ce poison une rentrée appréciable dans une économie digne des plus abjectes organisations mafieuses.
Mais malgré tout cela, les services de sécurité algériens restent totalement mobilisés pour faire face à ce qui s’apparente à une agression bien orchestrée de l’autre côté de nos frontières ouest. Ainsi, le directeur central du renseignement douanier, Medjebar Bouanem, relève que l’examen des chiffres des saisies opérées ces dernières années fait ressortir une hausse considérable des quantités de stupéfiants qui tombent dans les filets des douanes.
En 2006, les saisies qui n’ont pas dépassé les trois tonnes, ont augmenté à quatre tonnes en 2009 et 5 tonnes en 2011. Le boom des saisies (30,2 tonnes), a été cependant enregistré à partir de 2012 avec la guerre du Mali. La déstructuration des groupes terroristes au Sahel qui servaient avant la guerre au Mali, de convoyeurs de cargaisons de drogue, a astreint les narcotrafiquants qui empruntaient auparavant les routes du désert sahélo-saharien à modifier leur trajet en passant par le nord du Sahara, explique M. Bouanem. Et d’ajouter que «les routes de la drogue ont changé depuis l’aggravation de la situation sécuritaire au Sahel. Les groupes terroristes ne sont plus en mesure d’assurer la sécurité de l’acheminement des cargaisons».
Les wilayas du nord et le nord du Sahara, d’où rentrent de petites quantités de stupéfiants pour la consommation locale, sont devenus de véritables plaques tournantes de transit de grosses cargaisons de drogue vers la Tunisie, la Libye, l’Europe et le Moyen-Orient.
Sur les 63 tonnes saisies en 2013 par la douane algérienne, la région de Tlemcen arrive en tête avec 26,3 tonnes, suivie de Ouargla avec près de 20 tonnes, Béchar avec 7 tonnes, Laghouat (5,8 tonnes), Oran (2,8 tonnes) et Chlef (1,6 tonnes).
«Nous sommes forcément devenus un pays de transit avec la complication de la situation au Sahel», affirme M. Bouanem qui ajoute que pour le trafic de drogue, «la connexion est maintenant avérée» entre les narcotrafiquants et les groupes terroristes. En sachant aujourd’hui que la relation entre les narcotrafiquants et les groupes terroristes est avérée. On saisit mieux le rôle destructeur qu’est en train d’entretenir le Maroc dans toute la région du Sahel et du Maghreb, qui reste l’une des régions les plus dangereuses au monde et le Maroc en est pour beaucoup dans cette explosive situation.
Ouest Tribune, 02/03/2014
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