Poursuite de la fuite massive des documents mettant à nue la ” diplomatie ” marocaine : Intrigues, espionnage et infiltration…
Par Ali Oussi
Sans doute le Maroc est-il en train de subir le pire revers diplomatique et médiatique de toute son existence, cela même si presque tous les médias n’abordent que du ” bout des lèvres ” cette fuite massive de documents mettant à nue ses pratiques délictueuses et pour le moins délictueuse. Délicieuses même pour ceux qui ont toujours abhorré la politique colonialiste et criminelle de ce royaume telle que pratiquée au Sahara Occidental.
Au regard de la profusion de documents en notre possession, que nous mettrons tous en ligne sur notre site officiel (www.tribunelecteurs.com) nous nous voyons forcés de ” résumer ” afin de pouvoir traiter le maximum de sujets et de documents durant les jours, voire les semaines, à venir. Ainsi, la nouvelle fournée de documents en notre possession focalise surtout sur Mme Kim Bolduc, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU au Sahara, mais aussi et surtout sur la défaite cuisante du Maroc au lendemain de l’adoption de la résolution du conseil de sécurité, cela en dépit du recours à des procédés douteux, à savoir l’instrumentation (contre monnaie sonnante et trébuchante sans doute) de hauts responsables onusiens étrangers.
Bref, Rabat, comme mentionné dans les éditions précédentes, est traumatisé par les questions liées aux droits de l’Homme. Bolduc n’est donc pas autorisée à se rendre dans les territoires occupés si elle met en avant cette question. (Doc 1) : ” Depuis le dernier rapport du DG de l’ONU (qui a sonné comme le début de la fin de la politique colonialiste marocaine), certains membres du Secrétariat veulent donner à la Minurso un rôle de monitoring de facto des droits de l’Homme “. Et, en dépit du fait que Bolduc soit présentée comme une femme ouverte, et sans agenda caché, (doc 2), Rabat n’en demeure pas moins sur ses gardes : ” Le Maroc ne met pas en doute l’honnêteté de Mme Balduc (encore heureux !) Cependant, certaines sphères du secrétariat font pression sur elle pour qu’elle outrepasse le mandat de la Minurso. Le Maroc a l’impression qu’il traite avec plusieurs secrétariat de l’ONU “. Sic. Une pareille hostilité envers l’ONU trahit en fait l’aveu d’échec du Maroc en ce qui concerne la question sahraouie.
Coincé, mis au pied du mur, Rabat n’a plus d’autres choix que de ruer dans les brancards, et se montrer violent, alors que l’on sait que ce sont là les arguments des faibles et des vaincus. (doc 3 qui interdit à Balduc de se rendre au Maroc, et doc 4 dans lequel le Maroc se plait de l’ingérence de la Minurso dans les affaires liées aux droits de l’Homme dans les territoires occupés sahraouis). Le désespoir du Makhzen est tel, que le Maroc n’a pas eu d’autres choix, lors de sa rencontre bilatérale avec les représentants des USA, sachant que les engagements de Mohamed VI envers Obama n’ont pas été respectés (revoir nos éditions précédentes à propos de ces questions), que de verser dans la diversion, les lieux communs et l’obséquiosité pour tenter d’amadouer ce si puissant vis-à-vis (doc 5). Bref, la panique du Makhzen est totale à la lecture de la note de synthèse relative au dernier rapport onusien sur le Sahara Occidental. Outre la mise en avant des violations commises par les FAR (forces armées royales), qui sont au nombre de 6 durant cette année, (Doc 6), le Maroc reconnaît clairement que le Conseil de sécurité a fini par donner très largement raison au Polisario (Doc 7).
Extraits : ” Le Sahara figure sur la liste des territoires non autonomes… le rapport dédouane l’Algérie en colportant sa thèse (na !) qu’elle n’est pas partie au différend mais peut aider au règlement, en défendant le principe de l’autodétermination… le rapport récidive en insistant sur la nécessité d’une surveillance des droits de l’Homme au Sahara… le Secrétaire général met sur le même pied d’égalité le Maroc et le Polisario (écrit sans majuscule dans le texte, preuve de la mesquinerie et de la bassesse marocaine)… le rapport colporte clairement la thèse du Polisario et de l’Algérie au sujet de l’exploitation des ressources naturelles… il met en doute la légalité de l’accord de pêche signé par le Maroc avec l’UE “.
Athar Sultan Khan, chef de cabinet du Haut commissaire pour les réfugiés, et prétendant à la succession à Christopher Ross, donné même pour partant et gravement malade dans une correspondance officielle, est en fait l’agent et la taupe des marocains au sein des instances onusiennes. Qualifié d’ ” ami ” par le responsable de la mission permanente marocaine au sein des Nations Unies, Omar Hilale, il en ressort qu’il rapporte en détails l’ensemble de ses discussions avec la partie sahraouie, conseille le Maroc et tente d’influer l’ONU afin de le faire fléchir en faveur des thèses marocaines, ce qui est gravissime comme dépassements. (Doc 8, 9 et 10 notamment, car il en existe bien d’autres). Il en va de même pour Kompass Anders, directeur des opérations sur le terrain au Haut Commissariat aux Droits de l’Homme. Celui-ci agit exactement de la même manière que le sieur Khan. (Doc 11).
Notre journal se propose de revenir encore et encore sur ces questions, étant entendu qu’il est un fervent partisan de la fin de l’ultime colonie sur le sol africain. A bon entendeur…
A.O.
La Tribune des Lecteurs, 29/10/2014