L’ONU est appelée à «honorer» ses engagements vis-à-vis de la question sahraouie, à travers notamment l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a dénoncé, vendredi à Madrid, la politique menée par le Maroc qui «encourage le retour à la guerre» à travers son «opposition» à la légalité internationale et son «refus» du dialogue pour le règlement du conflit du Sahara occidental. «Le Maroc encourage le retour à la guerre en fermant la porte du dialogue, en refusant l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, en empêchant l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, de poursuivre ses efforts et en continuant à piller les richesses du Sahara occidental», a indiqué le prési- dent Abdelaziz lors d’une ren- contre avec le groupe parlemen- taire espagnol de soutien au peuple sahraoui.
Lors de cette rencontre qui s’est tenue au siège du Parlement espagnol en marge de la 39e Conférence européenne de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), M. Abdelaziz a fustigé le dis- cours prononcé récemment par le souverain marocain Mohammed VI qui «encourage la guerre», a-t-il souligné. Le président sahraoui a réaf- firmé, d’autre part, sa position en faveur d’une solution pacifique au conflit, sans toutefois écarter l’option de la lutte armée. «Nous sommes pacifistes et nous plai- dons pour le règlement pacifique de ce conflit. Mais si le Maroc continue à défier la légalité inter- nationale, nous sommes prêts à retourner à la lutte armée», a-t-il averti, appelant à l’ONU à «hono- rer» ses engagements vis-à-vis de la question sahraouie, à tra- vers notamment l’organisation d’un référendum d’autodétermi- nation.
L’ONU mise devant ses responsabilités
«La situation actuelle met la communauté internationale, et à sa tête l’ONU, devant ses respon- sabilités face aux agissements du Maroc et son mépris à la légalité internationale», a indiqué le président Abdelaziz à l’ouverture de la 39e édition de la Conférence européenne de support et solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO). Il a ajouté que le peuple sahraoui, qui lutte pacifiquement pour son indépendance, a besoin d’une action internationale «rigoureuse» et davantage d’efforts en vue d’organiser le référendum d’autodétermination. Le président sahraoui a mis en garde, également, contre le risque de dégradation de la situation dans la région, à cause notamment du trafic de drogue provenant du Maroc, ce qui encourage et alimente les organisations criminelles et les groupes terroristes. Il a réitéré, en outre, son appel à renforcer le rôle de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) et élargir son mandat au contrô- le des droits de l’homme, comme il a appelé à l’arrêt du pillage des richesses du Sahara occidental, la fin du blocus et celle du mur de séparation. Abdelaziz a réclamé la libéra- tion des prisonniers sahraouis détenus par le Maroc et appelé à faire la lumière sur les personnes disparues lors de l’invasion marocaine en 1975. Il a rappelé, à cette occasion, à l’Espagne ses responsabilités historiques, politiques et légales qu’elle doit assumer en jouant un rôle efficace en tant membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, en tant que force administrative et aussi comme pays influent au niveau européen.
De son côté, le président de l’EUCOCO, Pierre Galland, a dénoncé le fait que le peuple sahraoui soit toujours sous l’oc- cupation marocaine, appelant à l’application du droit internatio- nal et assurer à ce peuple le droit à l’indépendance. Il a exhorté également l’ONU à élargir la Minurso à la question des droits de l’homme, au respect des ressources naturelles du Sahara occidental, comme il a appelé l’Union européenne à revoir sa position vis-à-vis de l’accord de pêche avec le Maroc, qu’il qualifie d’illégal.
Pour sa part, le secrétaire général de la Fédération espagnole des institutions solidaires du peuple sahraoui (Fedissah), Antonio Lopez, a déclaré que «le peuple sahraoui n’est pas à vendre et a le droit, comme tous les peuples du monde, de jouir de tous ses droits». Il a déclaré, également, que «l’Espagne est responsable de la situation actuelle au Sahara occi- dental», l’appelant, à cet égard, à assumer ses responsabilités politiques morales envers les Sahraouis. M. Lopez a, par ailleurs, salué l’élan de solidarité avec la cause sahraouie qui s’élargit, en citant l’exemple de l’EUCOCO qui a pris une dimension mondiale avec la participation de per- sonnes venues du monde entier.
Z. F./APS
Le Jour d’Algérie, 16/11/2014
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