Dans un document publié par le hacker marocain Chris Coleman en date du 06/12/2014, il est question de comment le Maroc voit le dernier rapport du Secrétaire Général Ban Ki-moon sur le Sahara Occidental.
Texte intégral de la lecture marocaine de ce rapport:
A la lecture du Rapport du Secrétaire Général (SG) au Conseil de Sécurité sur la Question Nationale, il transparait que ledit document s’inscrit pleinement dans le cadre d’une stratégie visant à légitimer la création d’un mécanisme de surveillance dans les provinces du Sud.
Pour cela, le SG a surpondéré la dimension Droit de l’Homme, la question des ressources naturelles et la thématique de la prétendue frustration de la jeunesse dans lesdits territoires.
Retour sur un Rapport subtilement orienté en faveur de la position de nos adversaires :
1-Une déresponsabilisation systématique de la partie algérienne
-Le Secrétaire Général fait l’impasse sur la responsabilité avérée et manifeste de l’Algérie notamment sur la question de l’enregistrement, par l’omission de toute mention explicite à celle-ci, tout en donnant une fausse impression d’avancer sur cette question.
2-Une remise en cause de la prééminence de l’initiative marocaine
-Son allusion aux arguments avancés par le Maroc lors des contacts avec M. Ross laisse entendre qu’il souhaite remettre en cause la prééminence de l’initiative marocaine.
-A cet effet, le SG évoque l’impatience de certaines capitales du Groupe des Amis, et fait référence, de manière abusive, au climat de frustration supposé des jeunes, ce qui reflète sa volonté de favoriser une troisième solution préétablie.
-Il profite également dudit Rapport pour réaffirmer sa lecture du statut de « Territoires non autonomes ».
-Par ailleurs, la soi-disant frustration susmentionnée, pourrait constituer un argument majeur pour resserrer l’étau contre le contrôle du volume de l’assistance humanitaire.
3-Un argumentaire tacite mais certain, visant à l’instauration d’un monitoring
-Le Secrétaire Général appel à une standardisation de la MINURSO, par rapport aux missions existantes.
-Il cherche à préciser sa lecture du mandat de la Minurso afin d’élargir ses missions et obtenir confirmation par le Conseil de Sécurité.
-Le Secrétaire Général n’abandonne pas l’idée d’un mécanisme de monitoring, comme en témoigne les références explicites et récurrentes aux ressources naturelles. Par ce procédé rhétorique, le SG lance un appel déguisé mais appuyé aux acteurs intéressés.
-Le SG rappelle également un principe de l’article 73 de la Charte afin d’apporter une dimension légale et légitime à sa démarche.
-Ainsi, la dissémination progressive, tout au long du Rapport (permettant subtilité et insistance), de mentions au droit de l’Homme[1], révèle l’intention manifeste de dépeindre une situation faussement pessimiste et inquiétante dans lesdits territoires, en vue d’aboutir à la conclusion, qu’un mécanisme de monitoring s’avère nécessaire.
-Enfin, pour accroitre la pression sur les parties, il précise l’échéance d’avril 2015 pour réviser le cadre général du processus de négociation lancé en 2007
[1] Dans la partie relative au développement, partie réservée au processus politique, partie relative aux activités de la Minurso sur le terrain
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