Deux journalistes arrêtés et expulsés, le local d’une association, l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), envahi par la police, des rafles d’étrangers décidées au mépris des lois votées récemment, l’intimidation et l’incarcération à l’égard de ceux et celles qui dénoncent la torture, des attaques répétées contre l’ensemble du mouvement associatif ; cette accumulation d’événements marque une dégradation constante de la situation des droits de l’Homme au Maroc.
La Ligue des droits de l’Homme réprouve totalement ces actes arbitraires et contraires à la fois aux engagements internationaux du Maroc comme aux dispositions constitutionnelles récemment adoptées.
Elle demande aux autorités marocaines de cesser ces agissements qui sont incompatibles avec la construction d’un Etat de droit dont le Maroc se réclame.
La LDH dénonce, enfin, la complaisance du gouvernement français à l’égard de cette situation. Celui-ci, en effet, s’abstient de toute réaction aux atteintes à la liberté de la presse, et, dans un même temps, galvaude la légion d’honneur en offrant une promotion au grade d’officier à un homme poursuivi en France pour avoir pratiqué des tortures.
Quels que soient les intérêts géopolitiques et sécuritaires, rien ne peut justifier un tel manquement à l’éthique, si ce n’est l’éternelle et déshonorante « raison d’Etat ».
Il n’est pas acceptable de se prévaloir des valeurs de la République ici, et de se faire complice de leurs violations de l’autre côté de la Méditerranée.
Le Syndicat National des journalistes dénonce la répression contre la liberté d’expression et les journalists au Maroc….
SNJ – SNJ/CGT – CFDT-JOURNALISTES
Le Maroc contre la liberté de la presse
Les syndicats français de journalistes SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes dénoncent les méthodes utilisées par les autorités marocaines contre deux journalistes français arrêtés et expulsés simplement pour avoir fait leur métier. Jean-Louis Perez et Pierre Chautard, qui réalisaient un documentaire pour France Télévisions, ont été arrêtés et leur matériel saisi car ils ont osé effectuer une interview dans les locaux de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH). Ils ont été expulsés manu militari du pays sous le prétexte qu’ils ne disposaient pas d’une autorisation de filmer…
Ces méthodes sont intolérables et rappellent celle d’une autre époque au Maroc que l’on croyait révolue. Les syndicats français, membres de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) appellent à ne pas laisser passer ces incidents qui sont une atteinte grave au droit d’informer.
Ce d’autant que le 23 janvier dernier, une équipe de la chaîne arabophone de France 24, pourtant habituée à travailler dans le pays, avait elle aussi été empêchée de tourner une émission, ce jour-là consacrée à « l’humour comme moyen d’expression » après les attentats contre Charlie Hebdo.
Paris, le 17 Février 2015