par Khalil Asmar
Hammou, un marocain qui dans les années 90 s’installait à El Aaiun au Sahara Occidental, vient de mettre sa maison en vente pour retourner à son village natale au moyen Atlas. Une décision qu’il a pris par prudence de ce qui pourrait arriver au destin du Sahara Occidental après le mois d’Avril prochain ‘A cause des manifestations quotidiennes dans les rues de El Aaiun, le prix de l’immobilier à chuter ces derniers temps’ disait-il ‘Maintenant c’est encore plus pure avec la décision onusienne du mois d’Avril prochain qui pourra mettre en danger ma propriété. Vaut mieux vendre à demi prix que finir par en avoir rien’. La décision de Hammou est le cas de beaucoup de marocains ces jours-ci qui se basculent devant les municipalités pour vendre leurs maisons et propriétés après une chute libre dans le secteur immobilier causée par les manifestants qui, à la quotidienne, battent le pavé dans les rues des principales villes sahraouies et les spéculations d’une solution imposée à l’échelon onusien pour régler la question du Sahara Occidental. ‘Au paravent on en savait rien sur les développements du dossier du Sahara, mais avec l’internet et les chaines de télévisions étrangères qui ne prononcent jamais le mot ‘Sahara Occidental’ les marocains ont les yeux ouvertes et ne croient plus dans les slogans vides acheminés à travers les medias de notre état’ affirmait-il avant de poursuivre ‘ le dossier du Sahara est désormais plus complexe que nous avons cru, et si demain cette terre deviendra indépendante, crois-tu que le Makhzen va nous récompenser ? Nous, on connait le Makhzen tous comme les sahraouis ; c’est la mafia’ s’indignait-il
Les évènements successifs que témoigne le dossier du Sahara Occidental n’ont pas fait peur seulement aux résidents et colons marocains, comme le cas de Hammou, mais aussi à leur état colonialiste et ses institutions sécuritaires qui récemment mènent une campagne d’oppression odieuse suivie par des mesures draconiennes contre les sahraouis. Faisant profit du discours prononcé par M6 à l’occasion du quinzième anniversaire de son intronisation et qui en arrière fond donne le feu vert pour attaquer, réprimer, voir même tuer tous ceux qui osent contester la marocanité du Sahara Occidental, la répression des forces d’occupation marocaine ne cesse de s’aggraver à l’encontre d’une population sahraoui civile qui défile pacifiquement pour son droit légitime à l’auto-détermination. Toutes les manifestations ont été sauvagement réprimées et des activistes, dont certains sont des journalistes, finissent par être jeter en plein désert ou bien emprisonnés après avoir subi toutes sortes de tortures et traitements dégradants. Pire encore, des prisonniers politiques ont péri dans les geôles macabres du Maroc et des activistes ont trouvé le même sort ; Hassana El Ouali et Mohamed Haidala sont un exemple à citer parmi d’autres sans parler des femmes at enfants brutalement violentés et que dont certains sont encore dans des situations critiques. Dans un dernier bilan, Lalla El Moussaoui, une femme sahraouie enceinte a été kidnappée et pendant 10 heures de torture et traitement cruel où elle a subi des chocs électriques, des agents de la mafia policière marocaine l’ont jeté, inconsciente, dans les périphéries d‘El Aaiun, ce qui lui a causé l’avortement. http://www.radiomaizirat.com/2015/02/blog-post_413.html
En dépit, les sahraouis restent déterminer à faire face au comportement agressif et mortel des forces d’occupation marocaines. Dans une déclaration qu’elle a faite après avoir était violemment relâchée, Lalla El Moussaoui a souligné qu’elle n’est pas la première ni la dernière qui résisterait contre l’ennemi pour la libération et qu’il n’y a pas d’autre solution que celle de l’auto-détermination. http://www.emsahara.com/article707.html
Une position partagée par les sahraouis vivants sous les affres d’une occupation brutale et méprisable qui rentre dans sa 40émme année sans que la communauté internationale ait la capacité de résoudre. L’intransigeance du Maroc, qui bafoue toutes les résolutions onusiennes, reste la principale cause de cette impasse. Pourtant, le champ de la diplomatie marocaine se resserre après les révélations pondues sur la toile par le cyber-activiste Chris Coleman mettant à nu une diplomatie qui se base entièrement sur la corruption et l’achat des consciences pour neutraliser la légalité internationale. Aussi, l’ONU vient de mettre en exergue des démarches pour relancer le processus de paix contre le gré de l’occupant marocain avec le redéploiement de Chistopher Ross, l’Envoyé Personnel du Secrétaire General de L’ONU au Sahara Occidental et Mme. Bolduc qui a pris sa poste de chef du MINURSO au siège d’ElAaiun occupée.
En revanche, le Maroc essai par tous les moyens de fouler aux pieds la communauté internationale par l’organisation d’événements de grandes envergures sur la terre du Sahara Occidental. Dans ce contexte, il cherche d’abriter la prochaine édition du forum suisse ‘Crans Montana Forum’ à Dakhla occupée. Une décision condamnée par l’Union Africaine, de temps plus que d’autres organisations sahraouis et internationales ont lancé des appels pour le boycotter. Tout récemment, le gouvernement Suisse a exprimé son refus de prendre part à ce forum et l’ONU a averti ses départements d’y participer, ce qui a certainement mis l’administration de ce forum dans l’embarrasse et finirait par comprendre qu’elle a été piégée par le Maroc qui cherche une souveraineté perdu plutôt que toutes autres choses. De même, l’accord d’exploration pétrolière entre le Maroc et l’entreprise américaine ‘Kosmos Energy’ aux larges des côtes sahraouis rentre dans une stratégie marocaine visant à combler la faille béante de son occupation du Sahara Occidental. D’ailleurs, on peut toujours trouver des gens, organisations, entreprises ou états dénués d’éthiques et conduite morale, et c’est justement ce que le régime de Rabat prend comme partenaires.
Pourtant, toutes ces manigances que le Maroc entreprend pour faire faux bond à la légalité internationale s’effritent devant la volonté et la détermination du peuple sahraoui qui milite pour son droit inaliénable pour l’auto-détermination et l’independence. Des manifestations qui se répandent comme une trainée de poudre malgré la brutalité inouïe des forces d’occupation marocaine et ses agents secrets omniprésents partout. Un peuple qui s’engage depuis des décennies dans une résistance pacifiques de plus en plus consciente et constante face à un occupant qui se livre non seulement à une oppression sanguinaire mais aussi à des pratiques raciales, voire d’apartheid où tout est permis : incarcérations individuels ou en masse, enlèvements, tortures et assassinats. Une politique qui vise à dissuader les sahraouis, mais aussi à rassurer les résidents et colons privilégiés marocains qui de jour en jour ne veulent plus contribuer au projet colonialiste de leur état, et pour préserver leurs biens ils cherchent, à tout prix, à retourner là où ils appartiennent.