Site icon Maroc confidentiel

Quand les murs divisent le monde

Les Israéliens et les Palestiniens sont en guerre depuis la proclamation de l’indépendance d’Israël, en 1948.
Après des décennies de conflit, le gouvernement israélien entame la construction d’un mur en 2002 pour « protéger sa population ». Entre fils barbelés et blocs de béton, une barrière de plus de 700 km sépare désormais Israël des Territoires palestiniens (coût estimé de la construction : 2 millions d’euros le km).Pourtant, la frontière entre les deux pays ne fait que 320 km. Explication : seuls 20 % du tracé du mur suivent la frontière basée sur la ligne verte (un plan de partage établi en 1948). Le reste empiète sur le territoire palestinien, notamment pour englober 85 % des colonies israéliennes. Ce tracé confisque des terres agricoles et enferme les Palestiniens. Ils doivent obtenir des permis spéciaux pour en sortir, importer ou exporter des marchandises? En 2004, la Cour internationale de justice a déclaré ce mur contraire au droit international. Mais les Israéliens continuent de l’étendre.
Un mur en plein Sahara.
Le Sahara occidental est un territoire de 266 000 km2 au nord-ouest de l’Afrique, revendiqué par le Maroc et par la République arabe sahraouie démocratique. En 1980, le Maroc a affirmé sa souveraineté sur cette ancienne colonie espagnole et a commencé la construction d’un mur. Achevé en 1987, le mur des Sables mesure 2 720 km. Il a permis au Maroc d’étendre son territoire en contrôlant 80 % du Sahara occidental. Les 30 000 Sahraouis, pour l’essentiel des nomades, vivent à l’est du mur, sur les 20 % restant.
Alphaville (Brésil), un ghetto pour riches.
Avec 11 millions d’habitants, Sao Paulo est la plus grande ville du Brésil. Dans les années 1970, l’insécurité y était telle que des promoteurs immobiliers ont construit Alphaville, une cité entièrement protégée par des murs, à environ 20 km de la mégapole. Succès immédiat. Aujourd’hui, 43 500 habitants y vivent derrière 60 km de murs hauts de 2,50 m, surmontés de barbelés électriques et surveillés par des caméras, des chiens, des rondes… Chaque entrée est contrôlée. Le prix des maisons varie entre 700 000 euros et 2 millions d’euros. Les résidents gagnent en moyenne 20 fois le salaire minimum brésilien (soit plus de 6 500 euros). Le concept a tant de succès que d’autres « Alphaville » sont en construction, comme à Rio de Janeiro.
Les États-Unis veulent dissuader les clandestins.
Chaque année, près de 500 000 personnes passent illégalement la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Pour endiguer cette immigration massive, le gouvernement américain construit un mur depuis 2006.Fait de plaques de béton, de grillages et de tubes de fer, il est long de plus de 1 000 km, dressé sur un tiers de la frontière avec le Mexique, de la Californie au Texas. 18 000 hommes, des caméras et des drones le surveillent. Les entrées illégales aux États-Unis ont diminué, mais des milliers de migrants continuent leurs tentatives. Le voyage de l’autre côté du mur est cher et périlleux. Les passeurs (personnes faisant passer illégallement les frontières) exigent au moins 700 dollars (615 euros). On estime que 10 000 personnes sont mortes lors de cette « traversée », depuis 20 ans.
Corée : les frères ennemis.
Ces deux soldats se dévisagent par-delà le mur divisant la Corée en deux, celle du Nord et celle du Sud. Durant la Seconde Guerre mondiale, la Corée est occupée par des troupes venues combattre le Japon : des Soviétiques au Nord, des Américains au Sud. Les deux zones se sont officiellement séparées en 1950, le mur a été construit à partir de 1953, sur environ 230 km. Depuis, tout oppose les deux pays. La Corée du Nord, une dictature, est un pays fermé doté de la 5e armée du monde. La Corée du Sud, ouverte aux échanges extérieurs, est la 15e puissance économique mondiale.
LES REPÈRES
Construite du IIIe siècle avant J.-C. au XVIIe siècle, la Grande Muraille de Chine défendait le nord du pays sur 6 700 km.
Les Romains ont construit des « limes » aux frontières de l’empire (du Ie au IIIe siècle). Constitué de forts, de murs et de palissades, le limes de Germanie couvrait 550 km, du Rhin au Danube.
Durant la guerre froide, une dizaine de murs frontaliers ont été bâtis dans le monde : à Berlin, en Corée
Il existe aujourd’hui encore des murs en Europe, à Chypre par exemple, pour séparer la partie grecque de la partie turque de l’île. Selon la chercheuse canadienne Élisabeth Vallet, le frontalier militaire représentait un marché de 15 milliards d’euros dans le monde en 2011.
Cet article est extrait de l’Eco, hebdo destiné aux 12-16 ans.
Si vous voulez abonner votre enfant cliquez sur la bannière ci-dessous.
http://www.economiematin.fr/news-mur-frontiere-militaire-separation-populations-leco
Quitter la version mobile