Dakhla, entièrement dévasté

Bien que la condition de réfugié sahraoui soit l’une des plus prolongées au monde, il n’y a que très peu d’infrastructures solides en place.
Lorsque les pluies ont frappé Tindouf, plusieurs hôpitaux, sanitaires et écoles ont été détruits ou partiellement emportés par les eaux à travers les cinq camps des réfugiés sahraouis. Nombreuses sont les maisons (ou presque toutes) de Dakhla, qui n’ont plus quatre murs. Des trous béants provoqués par l’effondrement des briques balafrent les nombreux bâtiments qui ont eu la chance de rester debout. 
Des piles de briques de terre trempées et de tôle ondulée tordue forment les restes des maisons effondrées. Les enfants jouent dans les décombres, inconscients de la réalité à laquelle leurs parents doivent désormais faire face. Les adultes, eux, observent les dégâts, essayant d’imaginer comment reconstruire, et vite, car l’hiver approche à grands pas. «J’ai observé l’effondrement total de la structure», a raconté Meriem El Bachir, notre hôte durant toute la semaine qu’aura duré en parlant de sa maison. «Ma plus grande peur était qu’il arrive quelque chose à mes enfants, en tombant, la maison aurait pu les tuer», a-t-elle ajouté. Vivant désormais dans une tente, Meriem Paris, comme se plaisent à l’appeler ses voisins et voisines, était toujours choquée par la perte de sa maison. «C’était un cauchemar terrifiant, j’espère que personne d’autre ne vivra une telle expérience», a-t-elle souligné. Et si Meriem El Bachir s’était juste contentée de relater les jours ayant suivi ces pluies torrentielles, son époux, Ali, un ancien combattant de l’armée sahraouie, s’est longuement attardé sur cette frustration qui monte dans les camps, pas seulement à cause de cette nouvelle dévastation, mais en «raison de ce que les réfugiés décrivent comme un sentiment d’abandon récurrent». 
Quatre décennies après la guerre, les Sahraouis continuent de vivre dans des conditions extrêmes, avec peu d’espoir de retourner dans leur terre natale. Beaucoup pensent que le Sahara occidental est une occupation oubliée, et que les Sahraouis de Tindouf sont des réfugiés oubliés. «La communauté internationale doit agir afin de nous permettre de jouir de notre droit à l’autodétermination pour mettre un terme à ce cercle vicieux dans nos vies», ne cesse-t-on de rappeler. «Il est aujourd’hui difficile de prédire l’avenir. Mais en 40 ans, la communauté internationale a eu largement le temps de faire pression sur le Maroc afin qu’il respecte le droit international. Nous avons attendu pendant très longtemps», a-t-on encore soutenu. 
F. H.
Une nouvelle méthode de construction 
l Les refugiés sahraouis, du moins ceux ayant un peu plus de moyens, ont vraisemblablement tiré des leçons des dernières inondations ayant ravagé plus de 10 000 maisons faites d’argile notamment. Il est vrai que ces derniers ne veulent pas «s’éterniser» sur le sol algérien, mais en attendant de «retrouver» leur terre confisquée, il n’est pas question de «refaire les mêmes erreurs en optant pour une construction en tob». A cet effet, lors de notre récente visite dans les camps de Boudjedour et de Dakhla, il a été constaté que les Sahraouis, ont opté pour une nouvelle méthode de construction. Il s’agit du parpaing et du ciment. «On est conscients de la cherté de tels matériaux de construction, mais, disons que c’est Dame nature qui nous a imposé un tel choix», a déploré Fadel Mohamed. 
F. H.
http://www.infosoir.com/actualite/7940

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*