Pathologie du terrorisme psychologique

Par Ammar Zitouni
Fidèle à son esprit démoniaque, l’ex-président de France Nicolas Sarkozy continue à s’assigner la tâche de circonscrire le problème du Sahara occidental et d’apporter de l’eau au moulin de son ami, le roi Mohamed VI. Il n’y a pas de secret absolu dans les relations entre les deux hommes quant au maintien de l’ordre colonial au Sahara et poursuivre à prétexter que ce conflit est le fait et l’œuvre de l’Algérie.
En réalité, et cela est la suite d’une répartition des tâches de défense et maintien de la colonisation dans ce territoire, ce président a toujours, au nom de la droite française et des liens avec Israël, pris la tête du cortège impérialiste pour jouer au plan international le courtier du Makhzen au détriment de la cause sahraouie. Tout cela va dans le sens d’une stratégie bien orchestrée visant à changer la nature du problème d’autodétermination et sa transformation : de problème de décolonisation, on tient à en faire un cadre parmi d’autres dans le cadre d’un remodelage de la région visant particulièrement l’Algérie et intégrer cette carte dans le jeu des foyers de tension. 
Sarkozy, c’est la pathologie du terrorisme psychologique. Il est malade de son esprit colonial. Sourd aux cris de la paix dans le monde. Aveugle et hypocrite lorsqu’il évoque l’Algérie. Ductile à ce sujet, animateur-vedette au Qatar d’une confé- rence intitulée :  » Le monde d’aujourd’hui : débat avec Nicolas Sarkozy « , l’ami d’Israël et de Bernard Henri Levy, le commanditaire de l’assassinat du président Maâmmar Guedhafi et la dislocation du peuple libyen, s’est permis une énième fois de vomir sa haine contre l’Algérie. Un pays qu’il supporte mal dans son cœur et qu’il tient à chaque fois à dramatiser et à diaboliser.  » Je ne dirais rien sur l’Algérie que j’aime beaucoup. Dès qu’on dit un mot, ça devient une polémique et, pourtant, ce pays, si riche de ses potentialités et d’une population extraordinaire, la question de son développement et de sa modernisation est posée « , a-t-il claironné. 
Vicieux et rusé comme il l’est, visant l’Algérie, il pointe en parallèle une flèche indirecte en direction de François Hollande après le message qu’il a adressé, il y a quelques jours, à Bouteftika, dans lequel il a renouvelé sa détermination à coopérer pour assurer un développement durable, soulignant particulièrement :  » La France continuera, avec l’aide de l’Algérie, de mener tous les combats pour la sécurité, le développement économique et le développement durable de nos populations et, surtout, des jeunesses de nos deux pays « . Détermination qui n’a pas plu à son prédécesseur à l’Elysée, particulièrement en cette précampagne pour la présidentielle de 2017. En effet, les indices de sondage rapportent que plus de 80 % de Français sont contre la candidature du président des  » Républicains « . 
Beaucoup de choses ont été déjà dites sur le comportement de Sarkozy à l’égard de l’Algérie, il est vrai que celui-ci à l’esprit colonial de ses aînés, les nostalgiques de  » l’Algérie française « , n’en est pas à son premier essai. En juillet 2015, et à partir de Tunis, autre capitale arabe, il avait déclaré aux Tunisiens qu' » ils n’avaient pas choisi leur emplacement géographique entre l’Algérie, qui a souffert de l’intégrisme dans les années 90, et la Libye, actuellement en proie au chaos « . 
L’ex-président, lorsqu’il parle de chaos en Libye, oublie vite qu’il en est le premier responsable et commanditaire. Maintenant, l’opinion publique nationale tient à ce que ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, change de qualificatif. Pour rappel, il avait jugé les déclarations de Sarkozy à Tunis de  » malvenues « . Non, à présent, il faut un ton dur pour remettre ce pantin à sa place. Décidément, la paire Mohamed VI-Sarkozy a bien des choses à cacher. Mais l’ex-président français, conscient ou inconscient, vient d’en donner l’explication :  » La fermeture des frontières entre le Maroc et l’Algérie, en dépit d’un besoin énorme d’un marché commun entre les deux pays et la Tunisie, dans une première phase, est l’une des conséquences directes du conflit autour du Sahara « . 
La manière subreptice avec laquelle il voit les relations entre Alger et Rabat illustre bien la politique de la droite fran- çaise à l’égard de l’Algérie, qu’elle tient à impliquer dans le conflit saharien. Pour preuve, son aveu de Doha:  » La France a toujours soutenu la marocanité du Sahara « . Les déclarations de ce dernier sur l’Algérie et le Sahara sont dangereuses. Elles méritent d’être dénoncées, car elles montrent le long parcours de cet ennemi des Arabes qui a toujours cherché les motifs de l’infamie pour dresser une image grossière diabolisant notre pays au profit du Maroc. 
Prise globalement, l’aventure de Sarkozy fait de lui le légitime et plus fécond colonialiste de la France contemporaine.
La Tribune des Lecteurs, 18/01/2016

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