Le Maroc dos au mur

Ban Ki-moon en visite à Alger le 6 mars : Sahara occidental, terrorisme, situation dans la région et en Afrique au menu
L’ONU s’était engagée en 1991 à organiser un référendum d’autodétermination mais, après près de vingt-cinq longues années, ce n’est toujours pas le cas. Et le Maroc, soutenu dans sa politique expansionniste par un membre permanent du Conseil de sécurité, la France en l’occurrence, refuse toujours la mise en œuvre du plan de paix qu’il a signé avec le Front Polisario. 
C’est d’ailleurs l’une des questions et les perspectives de son règlement qui a été au centre des discussions entre le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, samedi dernier, avant que ce dernier ne soit reçu également par le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, hier dimanche. 
Les discussions ont également porté sur la préparation de la visite, prévue les 6 et 7 mars prochain, en Algérie du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. «La situation dans la région, en Afrique et au Moyen-Orient sera passée en revue à l’occasion de cette visite. 
Le secrétaire général de l’ONU échangera également avec ses interlocuteurs algériens sur le terrorisme et la menace qu’il fait peser sur la paix et la sécurité internationales», a-t-on indiqué dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. La coopération entre l’Algérie et le système des Nations unies et les moyens de sa promotion «sera également à l’ordre du jour des discussions de M. Ban Ki-moon à Alger», selon la même source. 
Il s’agit de la première visite dans la région de M. Ban consacrée au conflit du Sahara occidental. Du côté sahraoui, beaucoup est attendu de cette visite. Le chef de la délégation sahraouie aux négociations a, en effet, affirmé à Chahid El Hafed que le peuple sahraoui attendait beaucoup de la visite du SG de l’ONU, Ban Ki-moon, prévue début mars prochain dans la région pour mettre un terme à l’entêtement marocain. 
«Il est important que l’ONU assume ses responsabilités pour trouver une solution et mettre un terme à l’occupation marocaine au Sahara occidental, de même qu’il est important qu’elle puisse compter sur les efforts de la communauté internationale pour mettre fin à l’entêtement du Maroc», a déclaré Khatri Addouh à l’APS. 
«Il est temps que l’ONU assume ses responsabilités et que la communauté internationale fasse pression sur ceux qui entravent les efforts de la communauté internationale et font obstacle à la visite de l’envoyé spécial de l’ONU dans les territoires occupés et à la Minurso, en l’empêchant d’accomplir ses missions et d’élargir ses prérogatives à la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental», a-t-il ajouté.
LE MAROC DOS AU MUR
Ban Ki-moon, qui s’apprête à effectuer sa visite dans la région, avait exhorté, en novembre dernier, les deux parties du conflit, le Maroc et le Front Polisario, à engager rapidement des négociations en vue de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable, accordant au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination. Une position du SG de l’ONU à laquelle le royaume s’est encore opposé, tout comme sa visite dans la région d’ailleurs. 
Le régime marocain craint cette visite. Le Maroc ne veut pas que ses moyens d’obstruction et sa politique dans les territoires occupés soient révélés au grand jour, notamment ses violations systématiques des droits de l’homme et le pillage des richesses. 
L’opposition du Maroc à cette visite s’inscrit dans le sillage des entraves qu’il met aux efforts internationaux visant à organiser un référendum pour le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. 
«L’ONU doit satisfaire les revendications soulevées par le peuple sahraoui et le continent africain, lors de ses récentes conférences, et arrêter une date pour un référendum d’autodétermination au Sahara occidental, d’autant que les délibérations du Conseil de sécurité approchent, et ce sur la base du rapport que présentera le SG de l’ONU en avril prochain», a insisté Khatri Addouh pour qui la date prévue pour cette visite doit être respectée par l’ONU et par Ban Ki-moon qui a bénéficié, la semaine dernière, d’un soutien franc et affiché du Conseil de sécurité. «Le SG de l’ONU est tenu de dire toute la vérité sur les auteurs des entraves aux efforts internationaux dans cette région», a encore estimé Addouh. 
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