Depuis la marche verte, premier acte de la colonisation du Sahara occidental par le Maroc, le royaume chérifien n’a eu de cesse de perdre en justice. Toutes les actions menées sur les fronts diplomatique, politique et économique ont reçu la même réponse de la part de la justice internationale : le Sahara occidental n’est pas marocain.
Ces sentences se répètent à chaque fois que le Polisario décide de recourir à la justice. En 1975, la Cour internationale de justice de La Haye avait conclu que les éléments et renseignements portés à sa connaissance n’établissent l’existence d’aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental, d’une part, le royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien, d’autre part. La Cour n’a donc pas constaté l’existence de liens juridiques de nature à modifier l’application de la résolution 1514 des Nations unies quant à la décolonisation du Sahara occidental, et en particulier l’application du principe d’autodétermination par l’expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire. La semaine passée, ce fut au tour de la justice européenne de rappeler au Maroc qu’il n’avait aucun droit sur les territoires sahraouis.
Ces déboires judiciaires du Maroc le poussent à plus de radicalité et d’hostilité avec les pays voisins qui ne partagent pas sa vision et son ambition coloniale. Il est regrettable qu’un pays qui a vécu aussi longtemps sous le régime du protectorat puisse, au XXIe siècle, continuer à dénier à un peuple le droit de s’exprimer par référendum. Ce droit est bafoué grâce aux soutiens multiples de pays composant l’Union européenne, en général, et de la France, en particulier. Les intérêts géopolitiques se moquent de la justice même si les juges de ces pays disent le droit.
Les Sahraouis ne désespèrent pas de pouvoir faire appliquer le droit. Les Nations unies s’échinent à faire valoir ce droit à travers ses différents secrétaires généraux et ses envoyés spéciaux. Il restera au Polisario de pouvoir convaincre les membres du Conseil de sécurité onusien de son bon droit pour espérer qu’un jour voir la RASD, enfin, reconnue par la communauté internationale.
Reporters, 26 fév 2016
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