La diplomatie de Nacer Bourita et consorts

Pour le magazine Tel-Quel, la récente nomination de Nacer Bourita ministre délégué aux affaires étrangères constitue un « Un CDD donc qui couronne le sans-faute d’un diplomate de carrière ».
« A 46 ans, ce natif de Taounate, père de deux enfants, s’est déjà imposé comme un poids lourd du ministère des affaires étrangères et de la coopération (MAEC), dont il maîtrise tous les arcanes », ajoute l’hebdomadaire marocain. Un jugement basé, sans doute, sur son protagonisme dans le dossier du Sahara Occidental dans les documents confidentiels révélés par le hacker Chris Coleman. Un jugement aussi qui délatte aussi une certaine collusion idéologique avec le Makhzen.
Celui qui a écrit ces lignes sur Bourita le 15 février 2016 était loin de deviner que quelques jours après, la diplomatie marocaine allait vivre un cauchemar dans les deux principaux dossiers que Bourita gérait : Le Sahara Occidental et les relations avec l’Union Européenne.
« La stratégie de la tension » vantée par Tel-Quel et attribuée à Bourita n’a pas donné les résultats escomptés. Une stratégie basée sur l’auto-suggestion. A force de répéter que le Maroc est le meilleur partenaire de l’Occident en Afrique du Nord, Bourita et compagnie ont fini par le croire. Comme le mythomane avec ses mensonges.
La preuve est là. Elle est dans les graves crises que traversent les relations du Maroc avec l’Union Européenne et l’ONU. 
Le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon n’a pas inclu Rabat dans son agenda dans sa tournée dans la région. Les autorités marocaines n’ont rien trouvé comme argument que d’avancer que le roi n’est pas là. Celui-ci est obligé de prolonger son séjour en France et ailleurs pour éviter de rencontrer le diplomate coréen. Pire encore, pour empêcher Ban de visiter la mission onusien du Sahara Occidental (MINURSO), on lui a fait savoir que son avion n’aura pas d’autorisation d’atterrissage dans la ville d’El Aaiun, capitale de l’ancienne colonie espagnole sous occupation marocaine. Il a sans doute du les forcer à ce niveau de « diplomatie offensive » pour en arriver là. 
Ce comportement a contraint le Chef de l’ONU à frapper fort en leur rappelant que le Sahara Occidental est un territoire non autonome en attente de décolonisation et s’il ne peut pas atterrir à El Aaiun, il le fera à Bir Lehlou, là où il y a 40 ans, le Front Polisario avait annoncé la création de la RASD. Les marocains, dans leur stratégie de la tension auront-ils le courage d’empêcher l’avion de Ban Ki-moon d’atterrir à Bir Lehlou? 
Un autre épisode qui témoigne de l’échec de la diplomatie prônée par Bourita et consorts se trouve dans la réaction de l’Union Européenne. les réactions des voyous de la rue qui caractérisent les sorties de Rabat a irrité le partenaire européen au point de rappeler au Maroc les principales règles et usages protocolaires et diplomatiques en mettant l’accent sur « le respect mutuel ».
Bourita et consorts sont allés jusqu’à prendre les européens pour des imbéciles. Leur ignorance les a conduit jusqu’à prétendre que l’Europe nie la qualité du Front Polisario de personnalité morale pouvant déposer une plainte auprès de la Cour Européenne de Justice.

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