L’intégration maghrébine, un chantier à l’état embryonnaire

L’Algérie et le Maroc sont les principaux acteurs de la région

L’intégration maghrébine, un chantier à l’état embryonnaire
Aujourd’hui, il est devenu impossible à un Etat seul, quelle que soit son importance économique ou la diversité de ses richesses naturelles, de réaliser un développement économique réussi, sans l’adhésion positive et active à un groupement économique régional.
Aujourd’hui, il est devenu impossible à un Etat seul, quelle que soit son importance économique ou la diversité de ses richesses naturelles, de réaliser un développement économique réussi, sans l’adhésion positive et active à un groupement économique régional. Les pays du Maghreb arabe qui adhèrent de manière inconditionnelle aux différents projets d’intégration régionale proposés par les parties extérieures, et notamment européennes, comme le groupe 5+5, le processus de Barcelone et le projet de l’Union méditerranéenne, tardent à mettre en œuvre l’UMA (Union du Maghreb Arabe), gelée depuis longtemps, «bien qu’elle soit d’un coût moindre et apporte plus de bénéfices et qui, de surcroît, est plus facile à réaliser si la question du Sahara occidental est résolue», soulignent certains experts financiers. 
D’autre part, l’échec des pays de la région à reprendre la construction de l’UMA a poussé certains Etats maghrébins à opter pour des choix stratégiques individuels dans leurs relations avec les puissances internationales, surtout sur le plan économique. Ces choix se sont concrétisés par la conclusion de conventions de partenariat entre certains Etats maghrébins et l’Union européenne ainsi que des traités de libre-échange avec les Etats-Unis d’Amérique. Alors que les Etats maghrébins pouvaient réaliser de larges bénéfices s’ils avaient adopté face à ces puissances internationales une attitude unie. C’est-à-dire comme groupement économique et démographique fort dans le cadre d’une Union maghrébine homogène. Cette union est devenue, aujourd’hui, plus que jamais une nécessité incontournable pour atténuer les effets des chocs externes liés à la chute des cours de la plupart des matières premières.
L’UMA devrait ainsi bâtir son économie sur des bases solides à savoir le renforcement de la coopération financière ainsi que des relations économiques et commerciales.
Il faut savoir que les échanges commerciaux intermaghrébins demeurent dérisoires. Ils ne dépassent pas aujourd’hui 3% du commerce extérieur, restant ainsi en deçà des attentes des peuples et du potentiel existant. En revanche, les transitions commerciales entre les pays du Grand Maghreb et ceux de l’Union européenne représentent 70%.
L’union n’est donc qu’à un stade symbolique, ce qui (le non-Maghreb) coûte cher au Maghreb, alors que la région possède de nombreuses ressources : du pétrole, du gaz, des phosphates en abondance, une production agricole variée et souvent de qualité, des paysages magnifiques qui attirent des millions de touristes étrangers chaque année et des millions de jeunes qui continuent d’arriver sur le marché du travail.
Les dirigeants doivent ainsi parvenir à dépasser toutes les contingences et réfléchir à mettre en place les moyens nécessaires à la construction maghrébine sur le plan économique.
Aujourd’hui, il est plus qu’évident que l’obstacle majeur à l’intégration maghrébine est le différend algéro-marocain sur la question du Sahara occidental. Ainsi, la nature des relations entre ces deux pays est le réel indicateur par lequel le degré d’avancement ou de retard de ladite intégration peut être mesuré. De même, elle constitue un déterminant majeur de l’avenir de tous les projets liés à cette intégration, eu égard à la place de l’Algérie et du Maroc et de leur position stratégique au sein de l’espace maghrébin. L’union ne peut donc voir le jour sans un rapprochement entre les deux pays qui, faut-il le reconnaître, sont les principaux acteurs de toutes les interactions, positives ou négatives, de la région maghrébine.
L’Algérie n’a aménagé aucun effort pour trouver une solution juste à ce conflit et continue toujours à le faire. D’ailleurs, dans un message adressé au président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, à l’occasion du 40e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a réaffirmé, samedi dernier, la volonté de l’Algérie de trouver une solution juste à cette question : «L’Algérie ne ménagera aucun effort pour apporter son soutien et son appui à la proposition du secrétaire général de l’ONU visant à relancer les négociations directes entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario et à ses efforts en vue d’une solution juste et durable qui garantirait au peuple frère du Sahara occidental l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination», a déclaré le président Bouteflika. «Une telle voie ne fera qu’ouvrir de nouveaux horizons plus prometteurs à la paix et au développement dans la région du Maghreb et en Afrique», a-t-il ajouté.
Il faut dire que la prolongation de la question du Sahara occidental ne peut servir que l’intérêt des puissances étrangères, qui veulent maintenir leur mainmise sur l’espace maghrébin. Ce qui leur permet de renforcer leur influence, non seulement dans la région maghrébine, mais également dans l’ensemble du continent africain.
B. A.

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