Ban Ki-Moon tance très sévèrement le roi marocain et ses nombreux supplétifs : » Ah’chem ! «

C’est par ce mot, typiquement algérien, loin des sentiers usités de la diplomatie, que l’on pourrait résumer la très sévère mise en garde du secrétaire général de l’ONU après les attaques en règle essuyées par lui rien que parce qu’il a enfin décidé de rejoindre le camp des partisan du droit international en ce qui concerne le traitement de la cause sahraouie.
Par Ali Oussi :
Le moins que l’on puisse dire est que le souverain marocain est dans de sales draps, après avoir présumé de ses forces, de ses relais et de ses soutiens en osant attaquer frontalement le secrétaire général de l’ONU. Il semble en effet que la France, qui a d’autres chats à fouetter, ait commencé à prendre ses distances par rapport à la politique criminelle et indéfendable du Maroc, telle qu’appliquée dans les territoires occupés sahraouis. La riposte effarouchée, et ô combien inélégante, du Maroc, au lendemain de sa visite dans les territoires libérés sahraouis, de l’utilisation du terme » occupation » en évoquant l’occupation marocaine et son insistance pour que le peuple sahraoui puisse enfin bénéficier de la tenue d’un référendum d’autodétermination, a donc fait sortir Ban de ses gonds, sans que personne, non personne, ne vienne au secours de Mohamed VI, plus que jamais dans ses petits babouches.
De fait, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a sévèrement recadré Rabat lundi soir en dénonçant des attaques irrespectueuses envers sa personne et envers les Nations Unis en rappelant au Maroc son attachement aux résolutions des Nations Unies pour le règlement du conflit au Sahara Occidental. « Le Secrétaire général a fait part de sa stupéfaction concernant la récente déclaration du gouvernement du Maroc et a exprimé sa profonde déception et sa colère au sujet de la manifestation qui a été mobilisée dimanche, et qui l’a visé en personne », a déclaré l’Onu dans un communiqué diffusé juste après une rencontre à New York entre Ban Ki-moon et le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar. Apres avoir accusé mardi passé le chef de l’ONU « d’impartialité » dans un communiqué d’une rare virulence, le Maroc a poursuivi ses attaques contre la personne de Ban Ki-moon en organisant dimanche à Rabat une manifestation pour protester contre son « manque de neutralité ». En agissant ainsi, le Maroc veut exercer des pressions sur Ban Ki-moon pour l’amener à revenir sur sa déclaration tenue dans un camp de réfugiés sahraouis dans laquelle il a utilisé le terme « occupation » pour relever l’incapacité des réfugiés sahraouis à retourner dans les territoires occupés dans des conditions leur permettant d’exprimer librement leur revendications. Avec la fermeté du ton, le SG de l’ONU a également demandé à Salaheddine Mezouar des précisions concernant la présence de plusieurs membres du gouvernement marocain parmi les manifestants comme il lui a exigé de veiller à ce que l’Organisation des Nations Unies jouisse du respect au Maroc. L’ONU est revenue dans son communiqué sur le dernier périple de Ban Ki-moon dans la région en indiquant qu’il visait à relancer les négociations entre les deux parties du conflit afin de parvenir à une solution politique juste et mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. L’organisation a regretté que cet objectif ait été déformé par les manifestants et leurs commanditaires en faisant référence au gouvernement marocain, dont des ministres ont assumé publiquement leur participation à cette manifestation. Ban Ki-moon a réaffirmé à son interlocuteur qu’il adhérait étroitement à la mission du mandat qui lui a été assigné par le Conseil de sécurité pour la résolution de ce conflit. Jeudi dernier, les Nations Unis ont infligé une réponse cinglante au Maroc pour lui rappeler que le statut non autonome du Sahara occidental restait à déterminer par voie de référendum à l’autodétermination. Dans une note aux correspondants de presse, le secrétariat général de l’ONU a noté que tous les Etats membres des Nations Unies, y compris le Maroc, ont accepté de déterminer le statut final de ces territoires en vertu des résolutions de l’Assemblée générale adoptées sans vote. L’Organisation a relevé que son secrétaire général a « été témoin » lors de sa visite à un camp de réfugiés sahraouis « d’une situation de désespoir » résultant de plusieurs décennies de vie dans les conditions les plus rudes. Ban Ki-moon s’est dit également déterminé à inscrire le dossier sahraoui dans l’agenda de l’ONU avant la fin de son mandat en 2016, en indiquant qu’il allait œuvrer à faire avancer le processus.
Enfin, pour Ahmed Boukhari, représentant du Polisario auprès de l’ONU, » le communiqué des Nations unies diffusé lundi soir pour dénoncer les attaques du Maroc contre le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, est une révolte légitime contre le comportement irresponsable de Rabat « . Et d’ajouter que « depuis l’obstruction du referendum d’autodétermination en 2004, le Maroc a choisi avec ces agissements la délation qui l’a amené à dépasser toutes les limites et à refuser toute marque de respect à la communauté internationale et au SG de l’ONU ».

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