Finalement, le trés controversé télé-prédicateur religieux Qatari d’origine égyptienne Al-Qaradhawi, surnommé le Mufti de l’Otan en raison de son rôle propagandiste dans ce que l’on a appelé le « printemps arabe » a fini par gratifier le bouillant président turc Erdogan du titre qu’il convoitait tant: Sultan.
Erdogan en Sultan néo-ottoman? Pourquoi pas, du moment où ce dernier se plaît à raconter du fin fond d’un immense palais présidentiel (coût annoncé: 345 millions de dollars US!) qu’il non seulement réussi à dompter toute l’Europe mais que cette dernière a plus besoin de la Turquie que l’inverse. Et ceci est vrai si l’on considère les immenses concessions européennes à la Turquie afin de se prémunir des effets indésirables des campagnes de destabilisations de certains pays arabes labellisés « hostiles » au néolibralisme.
En réalité, ce sont les élites européennes qui ont « fabriqué » Erdogan en ne lui refusant aucun désir. Pris de panique devant ce qu’il faut bien appeler « l’arme des réfugiés », les dirigeants européens s’en sont remis au président turc, intronisé en gardien des vannes, faisant de lui un authentique représentant du despotisme oriental revisité. Le potentat asiatique exerçait un pouvoir en contrôlant en amont des ressources hydriques. Erdogan contrôle, en échange d’une aide financière s’élevant à plusieurs milliards d’euros, une partie d’ flux migratoire « encouragé » vers l’Europe. Cela rappelle quelques épisodes historiques relatifs au déclin et à la chute de l’empire Romain.
Le président turc ne compte pas se contenter des milliards de l’Europe. Un concept désormais mort et à demi-enterré près de Schengen. Il a annoncé en ricanant qu’il exigera la suppression de toute entrave à la circulation des ressortissants turcs vers les pays de l’Union Européenne. En d’autres termes une suppression des visas sinon…un petit déluge bien orienté selon un axe bien déterminé…
Gare à celle ou celui qui se moque du Sultan. Si les journalistes et les politiciens turcs ayant osé le moindre crime de lèse-majesté sont déportés en masse ou interdits d’expression, toute personne se risquant à critiquer Erdogan en Europe n’échappe pas non plus aux foudres de celui qui se considère comme l’ultime descendant d’Attila le Hun. Il se targue d’ailleurs du soutien de l’Arabie Saoudite et d’Israël, les deux Etats les plus influents de la planète.
Tout cela démontre bien une réalité indéniable: personne en Europe ne peut s’opposer à un favori de l’empire. Tout le reste du bla-bla sur la démocratie, la représentativité politique, le rôle du religieux dans la sphère publique ou la souveraineté populaire n’est que caquetage de volaille en cage.
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