Brahim Ghali est devenu la nouvelle figure du Polisario après avoir été plébiscité, hier, au poste de secrétaire général du Front et de président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le congrès extraordinaire qui s’est tenu dans les camps des réfugiés sahraouis à Dakhla n’a fait que consacrer un homme rompu à la lutte succédant officiellement à Mohamed Abdelaziz, décédé le 31 mai dernier.
Le CV de Ghali plaide pour lui, lui le natif de Smara qui a participé à la création du Polisario dans les années 70, en étant son premier secrétaire général. Il sera de tous les combats, participant aux différentes grèves générales organisées par les militants sahraouis avant de passer à la lutte armée en menant des raids pour procurer armes et équipements militaires au Front. Il dirige ensuite son aile militaire avant d’être nommé ministre de la Défense, poste qu’il occupera de 1976 à 1989. Ce parcours du combattant lui conférera l’image d’une ligne dure et non pacifiste du Polisario aux yeux du Makhzen.
La nomination de Brahim Ghali devra asseoir davantage les dernières déclarations du Polisario qui a menacé de reprendre la lutte armée au lendemain de l’expulsion des civils de la Minurso. En avril dernier, le message envoyé était clair: «Préparer les troupes en prévision de toute urgence» a été l’explication officielle des manœuvres militaires effectuées dans les territoires libérés du Sahara Occidental par l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS). Et ce qui n’était que verbe depuis la décision marocaine, s’était concrétisé sous forme d’une mobilisation en perspective de la reprise de la lutte armée. Ces manœuvres militaires sahraouies nous ont plus rapprochés d’une confrontation armée avec l’occupant marocain que d’une solution pacifique sous l’égide onusienne.
Les Sahraouis, excédés par l’incapacité de la Minurso à organiser le référendum sur leur autodétermination, savent qu’ils ne peuvent compter que sur leurs armes pour pousser Rabat à des négociations sérieuses et sans conditions préalables. Et pour cela, ils se disent prêts à sacrifier leurs vies pour la cause, pour la libération des territoires occupés du Sahara Occidental, le «principal objectif» des Sahraouis. Et à Ghali de donner les premières indications sur les réponses des Sahraouis à la mollesse des solutions diplomatiques.
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