D’un argumentaire vide à la violence
Le Sénégal, une démocratie dans la mort totale du droit :
Même si nous savons que l’indépendance de la justice a toujours été que théorique, même si nous savons que le droit est un mort-né au Sénégal, nous n’avons jamais assisté à une volonté, aussi manifeste, de piétiner son cadavre.
Si celui qui est sensé nous protéger est le même qui nous arrache notre liberté. Devant qui allons-nous plaindre ?
Si le gardien de la constitution est plutôt gardien de la conspiration. Par où la vérité triomphera t- elle ?
Avant même son arrivée à la tête du Sénégal, l’ex-ministre Macky SALL n’a jamais hésité de faire passage en force quand une loi de la république, quelle qu’elle soit, lui faisait obstacle. Rappelons nous bien, l’homme qui a publiquement osé outrepasser, sans remord aucun, la loi lors des élections de 2002. Le citoyen « supérieur » qui a défié le Sénégal et son code électoral pour voter sans pièce d’identité.
N’aurait il pas été pertinent de nous poser, très tôt, la question de savoir, comment une personne aussi violente, qui, de fait, s’arroge le statut du « super citoyen », peut oser, non seulement, penser à être à la fonction suprême en se rasant le matin, aspirer véritablement à être Président de la république en créant un parti politique, mais surtout avoir le courage de nous le soumettre sans se soucier d’aucune éventuelle mise en cause de son comportement dépourvu d’éthique et antirépublicain.
La réponse à une telle question ne pourrait jamais nous pardonner, nous citoyens sénégalais, encore moins nous faire un compliment. Cela dit, nous ne sommes pas seulement amnésiques, mais pire encore, nous ne sommes vraiment pas conscients de l’importance de cette fonction suprême de l’Etat. Nous sommes donc nos propres ennemis. C’est nous qui fabriquons les « armes humaines » qui nous maintiennent dans la pauvreté, nous réduisent en justiciables perdant d’avance, et donc nous détruisent tout simplement.
C’est nous qui applaudissons les mêmes gars qui collaborent avec l’occident qui n’arrêterait guère de piller nos ressources. Des hommes qui respectent tout sauf le peuple qui les a portés à leurs places. Des hommes qui sont aux antipodes du patriotisme et de ses principes. Il y a donc un véritable problème, une crise profonde de valeurs.
Et les dérives continuent. Comment l’homme des slogans « gouvernance sobre et vertueuse », « patrie avant parti » peut mettre dans son avion un ex-opposant « transhumé » interdit de sortir du territoire ? Commet peut-il nommer une personne, inculpée pour trafic de permis de conduire, et qui pourrait être jugé à tout moment, à un poste de responsabilité avec un budget de 600 millions ?
Pourtant nous avons tous assisté au boycott de Hilary CLINTON aux Etats Unis pour une « simple » cause d’utilisation de son mail personnel dans les affaires étatiques. Cette affaire, loin des 7 ou 8 milliards scandaleusement déclarés par Macky SALL, loin de l’affaire Pétro Tim qui inculpe le Président et son frère, loin des scandales répertoriés dans les rapports de L’IGE et de la cours des comptes, loin des refus de déclaration de patrimoine concernant les proches de l’actuel régime, n’en continue pas moins à déstabiliser la candidate démocrate. Il y a 3 ans les français forçaient leur ministre du budget, Jérôme CAHUZAC, à démissionner car détenant « tout simplement » des comptes bancaires à l’étranger et donc fautif d’évasion fiscal. L’ex-ministre français Thomas THEVENOUD a été, quant à lui aussi, forcé à la démission parce qu’ayant quelques années d’arriérés en paiement de ses impôts.
Or notre Assemblée nationale n’a, quasiment, jamais payé ses dettes fiscales. Donc que devrait il en être de cette institution avec son président Moustapha NIASS et les députés qui y siègent, et qui se disent « représentants du peuple » ? Des soi-disant « honorables députés » indignes de ce nom qui, malgré la déclaration scandaleuse à cet effet, restent accrochés à leurs sièges comme des moules dans leurs coquilles. C’est ce que notre CHER COMPATRIOTE OUSMANE SONKO a dénoncé, après avoir lu et exploité méticuleusement les documents publiés sur le site du ministère des finances et du journal officiel. Ce sont donc des documents publics ouverts à tout citoyen, et pas des documents privés comme veut le prétendre le groupe complotiste, présidentialiste dirigé par Macky SALL.
N’aurait-il pas été plus convaincant, pour lui, de rentrer dans un débat de font et s’inscrire en faux contre les déclarations du président de PASTEF, plutôt que de recourir à la force? N’aurait il pas été mieux de discourir avec des preuves solides devant les médias sénégalaises pour laver son honneur, au lieu de rester dans le silence et d’insulter l’intelligence des sénégalais? Encore et enfin, n’aurait il pas pu, tout simplement, porter plainte devant les juridictions sénégalaises, s’il considérait qu’il y a eu dénonciation calomnieuse ? Mais attention ! Tout ceci suppose la détention de contre-preuves solides et irréfutables. Ce qui n’est, visiblement, pas le cas du Président de la république.
Donc étant dans l’incapacité totale de répondre à ses accusations, le Président fait recours à la force et piétine toute loi sur son passage.
Le ton va vite monter, ici, car il s’agit de défendre les droits fondamentaux des sénégalais, les bases ou le socle de notre liberté fondamentale lourdement menacé par le régime en place. Comment pouvons-nous envisager et assimiler qu’un haut fonctionnaire soit suspendu sans motif ? Comment pouvons nous comprendre et accepter que la procédure soit détournée du début à la fin, avec des violations de loi à répétition sans qu’aucune institution ne dise « STOP ».
Ceci sans même parler de l’interdiction à ses avocats d’assister à la procédure disciplinaire, et tant d’autres actes arbitraires que nous ne pouvons pas étaler ici. Tout ceci se passe dans un quasi-mutisme total des intellectuels sénégalais. On dirait qu’ils n’ont pas conscience de la portée des décisions arbitraires prises depuis le début de cette tentative de radiation. Ce n’est même plus les droits de SONKO qui sont en jeux, mais ceux de tous les sénégalais.
Nous insistons sur la position des intellectuels qui, bien évidemment, sont loin d’être les seules citoyens, mais qui, normalement, doivent avoir une capacité d’appréhension et d’anticipation des conséquences du comportement antirépublicain et surtout dictatorial de Macky SALL. Nous devons alors prendre notre responsabilité et sortir de notre lâcheté pour dénoncer massivement ces irrégularités qui tendent à devenir la normalité et donc la règle.
Sénégalaise, sénégalais, Ousmane SONKO est un modeste citoyen du Sénégal qui a une vie, avec sa famille et ses parents. Ce que nous tous avons dans ce même pays. Mais il a tout mis au second plan et s’engagé honnêtement pour son peuple, sans prétention politicienne aucune, car, non seulement, mettant en danger sa profession, mais aussi et surtout sa vie.
Pourtant Il occupe un prestigieux poste de haut fonctionnaire. Et encore et surtout il est sur un poste stratégique exposé à d’éventuelles « pots de vin» qui pourraient lui apporter une vie beaucoup plus luxueuse. Un homme d’éthique qui a emprunté à peu près le même chemin que Cheikh Anta DIOP et Mamadou DIA qui ont été brimés par Senghor et ses alliés occidentaux. Ce que tout sénégalais, sans exception, regrette jusqu’à nos jours.
Cependant, les questions qui se posent sont de savoir : si SONKO doit être plus patriote que nous ? Ou, Devrons nous le laisser seul sur ce terrain gorgé de loups et miné de serpents ? Ma réponse est non, parce que comme disent les wolofs « BESSU DE BU JOTE KU DUND DOO GOR ».
Il est, donc, temps de sortir de nos égoïsmes intellectuels et claniques, de descendre sur le front en renonçant à nos luxes et tout ce qui pourrait entraver ce noble combat. Ne serait ce que par principe de défense des droits inaliénables. Ceci pour rétablir l’Etat de droit dans sa plus belle forme, aussi bien en théorie, mais surtout en pratique. Les français l’ont fait, les américains etc.… Alors pourquoi pas les sénégalais ?
Citoyens du Sénégal l’occasion nous est offerte de montrer notre patriotisme. Alors ne la manquons surtout pas. Intellectuelles du Sénégal levons nous ensemble et donnons un sens à notre existence. Ceux qui peuvent faire des vidéos doivent les faire, ceux qui peuvent écrire doivent aussi le faire. Tenons-nous «mains dans la mains» et inondons les réseaux sociaux, télévisions et radios. Montrons au pouvoir qu’il s’est lourdement trompé de pays et surtout d’époque. Nous ne sommes plus à l’époque de la seule et unique radio gouvernementale de Dakar. Profitons-nous, donc, des nouveaux moyens de communication et ensemble mettons à terre les dérives de ce régime totalitaire qui n’ont que trop duré.
Moussa NDIR – ndirmoussa@gmail.com
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