Derrière l’échec cuisant du Maroc et le succès éclatant du peuple sahraoui au dernier forum afro-arabe réuni à Malabo, en Guinée Equatoriale, il y a un certain Abdelkader Messahel. Les médias ont négligé le rôle central et efficace joué par le ministre algérien pour contrer les manœuvres du Makhzen. En effet, si le 4e Forum afro-arabe a pu mener à terme ses travaux, couronnés de succès, et, surtout, avec la participation de la République sahraouie, c’est grâce au travail titanesque accompli par Abdelkader Messahel. C’est un fait incontestable et il est légitime de le souligner avec fierté : notre ministre a mis en échec les manœuvres du Maroc et de certains de ses protecteurs du Golfe qui ont quitté le sommet en pensant qu’ils allaient produire un effet d’entraînement sur les autres pays, arabes et africains.
Ce qui s’est passé est connu. Sur les vingt et un membres que compte la Ligue arabe, les délégations de cinq monarchies, dont quatre du Golfe – Arabie Saoudite, Qatar, Emirats arabes unis et Bahreïn – et la Jordanie, se sont retrouvées seules à reprendre l’avion pour retourner dans leurs pays respectifs, laissant derrière elles quasiment l’ensemble des pays arabes et africains qui ont poursuivi leurs travaux dans un climat de sérénité, d’unité et de solidarité, conformément à leurs intérêts communs, uniquement.
Il n’y a aucune forfanterie nationaliste à le répéter. Ce résultat positif, le Forum afro-arabe le doit à Abdelkader Messahel qui a pu mobiliser, pendant 48 heures de travail laborieux de coulisses, les membres de l’Union Africaine pour faire échouer les manœuvres et le forcing des Marocains qui voulaient exclure la République sahraouie ou, à tout le moins, faire reporter le Sommet arabo-africain. Ce que notre ministre a accompli à Malabo est immense et on ne mesure pas encore l’ampleur et les conséquences de l’échec du Maroc qui vient de ruiner ses propres ambitions en ce qui concerne sa demande d’intégration à l’Union Africaine.
Loin d’être une opération arithmétique, l’adhésion du Maroc ne sera pas une simple formalité à la lumière de la tournure qu’ont prise les travaux de la réunion afro-arabe. Ce n’est que justice que de mettre le projecteur, une fois n’est pas coutume, sur ce combat homérique engagé par Abdelkader Messahel qui, en permettant à la diplomatie algérienne de remporter cette grande victoire, a parfaitement honoré son titre de ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, qui couvrent des espaces constitutifs de la profondeur naturelle de l’Algérie et l’essentiel de sa dimension géostratégique.
A un moment, la maladie a failli éloigner Abdelkader Messahel de ce qui est sa véritable vocation, le travail diplomatique sur le continent africain. On se rappelle, en effet, cette sorte d’intermède qui s’est placé dans sa carrière au sein du gouvernement avec sa nomination au poste de ministre de la Communication, un secteur où il n’a pas dû se sentir comme un intrus puisqu’il avait commencé son activité professionnelle en tant que journaliste. Heureusement pour l’Algérie, ce n’était que passager et il a pu reprendre sa place sur le front arabo-africain dont il maîtrise les arcanes dans leurs moindres détails.
En plus d’être très familier des relations interafricaines, il est également un parfait connaisseur de la question sahraouie. On peut dire qu’Abdelkader Messahel, diplomate aux qualités humaines reconnues par tous, aux convictions patriotiques réelles, et travailleur infatigable et intègre, mérite d’être considéré comme le «Monsieur Afrique» de l’Algérie.
Houari Achouri
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