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HENRY MAKORI: L’Union africaine doit être revue

L’Union africaine a tenu son 11ème Sommet extraordinaire à Addis-Abeba les 17 et 18 novembre, qui a adopté des réformes pour rendre le bloc continental financièrement indépendant et plus efficace.
Les réformes ont été conçues par le président sortant Paul Kagame. Le président rwandais avait pour mandat de mener une étude sur l’état de l’union.
L’étude, publiée l’année dernière, décrit les problèmes de l’UA comme un échec de la gestion. Il identifie une mauvaise mise en œuvre des décisions, une perception de pertinence limitée pour les Africains, une fragmentation de l’organisation avec de nombreux domaines d’intervention, une dépendance excessive à l’égard du financement des donateurs et une capacité de gestion limitée.
Les réformes proposées consistent notamment à se concentrer sur les priorités clés ayant une portée continentale, à réaligner les institutions de l’UA pour qu’elles répondent à ces priorités, à une gestion efficace des opérations et à une autonomie financière.
Mais la mise en œuvre de ces propositions ne réglera pas le problème fondamental de l’UA, à savoir la perte de ses fondements idéologiques. Dans l’état actuel des choses, l’UA n’est guère plus qu’un club de chefs d’État africains et leurs alliés impérialistes en lice pour des ressources africaines et d’autres intérêts géostratégiques.
L’UA a longtemps perdu ses repères en tant qu’organisation panafricaniste dont la raison d’être est l’anti-impérialisme.
L’Organisation de l’unité africaine, précurseur de l’Union africaine, a été inspirée par des générations de panafricanistes du monde noir qui souhaitaient l’unité politique, un gouvernement d’union africaine, une solidarité panafricaine mondiale, une démocratie participative et une économie non-capitaliste centrée sur le peuple.
Ikaweba Bunting, secrétaire général du Mouvement panafricain, écrit que le panafricanisme vise à «donner aux peuples africains le pouvoir de contrôler notre destin politique, de vaincre l’impérialisme, l’appauvrissement, l’oppression raciale et la violence structurelle de la suprématie blanche».
L’UA ne poursuit plus ces idéaux élevés. Les chefs d’État qui la dominent veulent simplement une société efficace sans ambitions idéologiques qui pourraient contrarier leurs partisans capitalistes. L’UA est entièrement gérée par de l’argent étranger. Les donateurs utilisent leurs dollars pour se frayer un chemin en Afrique.
La Chine a entièrement financé le nouveau siège de l’UA, à Addis, doté de 200 millions de dollars. Aujourd’hui, l’empreinte chinoise se développe rapidement sur le continent. En 2014, le budget de l’UA s’élevait à 308 millions de dollars, dont plus de la moitié était financée par des impérialistes ou des «partenaires du développement». En 2015, le budget a augmenté de 30% pour atteindre 393 millions de dollars, dont 63% ont été financés par les impérialistes. En 2016, les impérialistes ont contribué à hauteur de 60% du budget de 417 millions de dollars.
Quel est le programme panafricaniste de l’UA lorsque 101 sociétés cotées à la Bourse de Londres – la plupart britanniques – ont des activités minières dans 37 pays africains où elles contrôlent collectivement plus de 1 billion de dollars des ressources les plus précieuses du continent?
Comment cette organisation travaille-t-elle pour la libération totale de l’Afrique alors que les monnaies de 14 pays africains sont toujours contrôlées par la banque centrale française?
L’occupation illégale et violente par le Maroc du Sahara occidental, la dernière colonie africaine, inquiète les panafricanistes. Le Maroc est revenu à l’UA l’année dernière après 33 ans passés à l’extérieur. Le royaume a quitté l’OUA en 1984, lorsque l’organisation a reconnu l’indépendance du Sahara occidental.
Depuis plus de 40 ans, le Maroc a refusé d’honorer de nombreuses résolutions de l’UA et de l’ONU lui ordonnant de reconnaître le droit du Sahara occidental à l’autodétermination et à s’expatrier. Avec la réadmission du Maroc à l’UA, la question du Sahara occidental a été reléguée au second plan.
Le seul problème de l’Afrique est l’impérialisme. Les ressources du continent sont pillées par les soi-disant partenaires de développement. Le leadership africain est décidé par ces éléments.
L’UA n’est pas une organisation panafricaniste, c’est pourquoi elle n’a ni légitimité ni pertinence aux yeux des peuples africains. C’est un club très lourd composé de despotes africains, de leurs alliés et de leurs maîtres impérialistes. Aucune réforme ne sauvera l’UA. Il faut une refonte radicale.
Source : The Star
(Traduction automatique)
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