Algérie – Le Hirak ravive la vie publique : Le peuple revient sur sa démission

Ainsi donc, l’on apprend que 72 Mouhafed (commissaire du parti) sur les 120 compte le parti FLN, se sont réunis hier à Lakhdaria, pour dénoncer la direction collégiale et provisoire de leur appareil, et annoncer dans la foulée, leur ralliement au mouvement populaire.

Ces lionceaux de l’ex Palestro, dont tout le monde sait de quelle manière ils ont été parachutés, chacun dans sa circonscription, se trompent d’époque et de peuple. Comment est-il possible, que des personnes qui sont un peu la partie visible du système, puissent pousser l’indélicatesse jusqu’à vouloir rejoindre un peuple dont ils n’ont jamais fait partie, si ce n’est par leur appartenance administrative. Avec la permission des lecteurs, j’abuserais d’un «je» que je sais haïssable, pour rappeler à ces «illustres» personnages, que de tous temps, ils ont incarné, l’arrogance, l’ignorance, la hogra, la prédation, les passe-droits, le clientélisme, la corruption et comme de bien entendu «l’aplaventrisme» devant leurs maîtres du moment. Cela va de Saïdani à Ould Abbès en passant par l’actuel patron de la SARL FLN. Car, ce n’est plus un parti politique depuis le décès de feu Abdelhamid Mehri.

Le tribunal de l’Histoire ne vous ratera pas

Rejoindre le mouvement populaire en ce mois de mars 2019, à la veille de la date historique du 19 mars, n’est pas de votre gabarit. En effet, que connaissez-vous réellement de «la rue», vous qui n’êtes habitués pour tout exercice militant, qu’à faire du petit business en choisissant les transporteurs et les patrons de fast-food, pour organiser «vos» rencontres politiques (sic) en abusant des gros plans de caméras corrompues, honteusement braquées sur le petit peuple et les badauds que vous ramenez de très loin avant de les abandonner à la fin de vos meetings.

Quel crédit avez-vous alors que nul n’ignore que la «chkara» est votre unique programme politique et que la cooptation, votre unique mode d’élection.

Comment vous admettre dans ce sublime mouvement populaire qui vous demande de décamper et de partir loin de sa vie et de sa vue ?

N’êtes-vous pas les relais locaux de ce système vomi, honni et publiquement rejeté par les Algériens et les Algériennes ?

N’êtes-vous pas, avec la complicité d’une administration aux ordres, les artisans de toutes les fausses élections que l’Algérie a connues ?

Vous avez usé et abusé d’un nom prestigieux, détourné au lendemain de l’indépendance en vous appropriant illégalement et illégitimement du sigle FLN. Un patrimoine commun immatériel que vous avez outragé et honteusement malmené, jusqu’à faire fuir les jeunes générations, de l’Histoire de leur pays et de ses martyrs. Ne vont-ils pas festoyer à Paris le 14 juillet, parce que le 5 juillet pour eux, n’est qu’un…stade de football au mieux, sinon une cité dortoir ?

La récréation est finie

Aujourd’hui, le blanchiment de conscience que vous entamez ne concerne que vous et n’engage que ceux qui vous croient. Sachez vous retirer de l’espace public et partez, vous êtes répudiés.

Toutefois, sachez également, que le peuple que vous avez berné près de 60 ans durant et notamment vingt ces dernières années, s’est ravisé et a retiré sa démission. Une démission sur laquelle vous-avez fondé d’énormes espoirs pour pérenniser votre règne.

Ironie du sort, le peuple et a retiré sa démission et est en passe de vous délivrer votre solde de tout compte.

Courage, fuyez !

Le Provincial, 17 mars 2019

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