Maroc – Rif : Quelle réponse au Makhzen

Rachid Oufkir

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Depuis le verdict du samedi 6 avril 2019, tous les échanges, physiques et dans le virtuel, avaient pour centre de gravité une réflexion collective sur les modalités de réaction convenables face à cette abomination que constitue les jugements des magistrats marocains envers les prisonniers politiques rifains : rassemblements unitaires, des pétitions, des dénonciations collectives corsées, radicales etc… Est-ce suffisant ? Je ne le pense pas.

D’autres proposent des modes tels que la désobéissance civile et le boycott global. Je me permets de vous livrer quelques remarques au sujet de ces deux concepts, à l’adresse de ceux qui plaident pour cette voie comme un mode de réponse et de réciprocité à opposer à la politique de Rabat dans le RIF.

Si c’est sérieux comme projet, je vous demande d’être terre à terre et d’expliquer, décortiquer pourquoi, comment, les tenants et les aboutissants de cette grosse opération? Cela aussi a pour objectifs de secouer les consciences, de pousser à la réflexion et d’appeler les citoyens à agir.

Se contenter de balancer ça et là les logos et les insignes des entreprises et des institutions marocaines ne suffit pas, prenez le temps d’expliquer au peuple et à la diaspora marocaine dont la diaspora rifaine, les modalités de la mise en place de cette action. Prenez le temps d’étudier sa faisabilité, son impact, et ses dommages collatéraux, car elle a des dommages collatéraux; il n’y a rien sans rien. Notre principe est le suivant : pour arracher des droits et la liberté, il faut accepter de devoir consentir des sacrifices.

Si cette opération constitue une stratégie à part entiere et de long terme, dans ce cas-là, il faudra la planifier, l’élaborer comme il se doit, correctement, et c’est mieux que ce soit mené par tous les groupes, structures et individus de soutien, il faut des explications, de la vulgarisation, investissement du terrain en allant prêcher ce mode d’action auprès des concernés. C’est facile de dire : il faut boycotter, ce qui l’est moins et c’est là que ça se corse, c’est de mener ce projet sur le terrain et persuader les masses de l’efficacité de ce mode de pression. etc..

Soyons créatifs, inventifs, et simples avec les masses, qui ne comprennent pas un langage sophistiqué.

En 2017, Abdessadak Boujibar, militant rifain qui vit au Pays-Bas, en guise de protestation de la politique de Rabat à l’endroit du RIF et des rifains, il a entrepris de déchirer, en direct sur facebook, son passeport marocain. C’est osé, radical, et concret. Je tiens tout de même à souligner qu’il était bi-national, qu’il a le passeport néerlandais en échange. Tous les rifains ne sont pas binationaux, tout le monde n’est pas capable, non plus d’arriver à ce point ! Cela dit, c’est une réaction parmi d’autres. il y a 1001 façons d’agir, chacun selon ses capacités et ses possibilités.

Tags : Maroc, Rif, Hirak, prisonniers rifains, verdict,

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