Le Département d’État de Washington conseille à la France de « donner una place aux musulmans » :
Dans un câble diplomatique classé secret, l’ambassade américaine à Paris analyse, à travers plusieurs angles, la situation de l’islamisme radicale en France. Elle est inquiète à cause de ce qu’elle appelle « la marginalisation, l’exclusion et la discrimination dont sont victimes les musulmans de France inquiètent les américains ».
Dans une note datée du 17-08-2005, et mis en ligne par Wikileaks le 2 décembre 2010, les analystes de l’ambassade américaine à Paris dressent un tableau peu reluisant du traitement réservé par les locataires de l’Elysée à cette catégorie de la population enfermée dans “des banlieues pauvres” situées à “l’extérieur des grandes villes de France”. Et même si les américains reconnaissent que la France réussit tant bien que mal à contrer la menace terroriste de l’extrémisme islamiste, ils ne manquent pas, néanmoins, de souligner que l’Hexagone comprend plus de “9000 activistes” susceptibles d’alimenter à n’importe quel moment des filières du “Djihadisme”.
Même la situation précaire des prisons françaises a été passée à la loupe. La note, qui cite des observations “confidentielles” des Renseignements Généraux Français précise que « pas moins de 50 % des détenus sont de confession musulmane ! Les mauvaises conditions carcérales et la détresse sociale de ces détenus ont créé un terrain idéal pour les recruteurs de l’islamisme radical ».
Selon le câble diplomatique américain, 44 % des prisonniers convertis à l’islam tombent sous le charme de la tendance salafiste et 49 % de ces nouveaux salafistes n’ont jamais obtenu un diplôme dans leur vie. Plus étonnant encore, ce mémo révèle que les conversions à l’islam prospèrent au sein même de l’armée française où récemment ” 3,5 % de militaires français, y compris des officiers, s’étaient convertis à l’islam”.
Non obstant, les diplomates américains nuancent ce constat. Pour eux, pour l’heure, rien ne prouve que ces conversions sont liées à des “raisons idéologiques”. Le mémo américain n’omet pas également de souligner que la France ne contrôle pas parfaitement le discours religieux produit en Hexagone par des imams dont la majorité ne parlent même pas français et, d’ailleurs, à peine 20 % d’entre eux, disposent de la nationalité française. Tous ses éléments constituent pour les services américains des ingrédients dangereux susceptibles d’alimenter une crise sécuritaire à même de nuire aux intérêts des Etats-Unis. Et ce risque demeure toujours important tant que les autorités publiques françaises rechignent à accepter la communauté musulmane comme une partie intégrante de “la société française”.
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