En jettant un bref regard sur le paysage politique marocain, l’observateur avéré constaterait rapidement l’existence d’un palais qui décide de tout, un entourage royal qui oriente et influence ces décisions, et quelques valets/fusibles politiques qui se chargent de la basse besogne comme les Walis et autre commis de l’Etat.
En descendant plus bas, dans les profondeurs des cloaques du champ politique, on trouve tous les partis politiques sans exception dont le rôle est de projeter à l’extérieur une image de démocratie et offrir au régime un semblant de légitimité à cette mascarade étatique. Des partis qui ont vendu leur âme au diable en échange d’un minable ministère ou un autre poste de responsabilité.
Dans le but de permettre au lecteur de mieux cerner les relations complexes générées par l’allégeance au Makhzen à différents niveaux et par des profils très hétérogènes, nous pouvons comparer le fonctionnement de ces bas-fonds politiques à une maison close pleines de prostituées les unes plus moches que les autres, sans vouloir offenser les dames qui s’addonnent au métier décrit comme « le plus vieux métier du monde ».
Le système de rémunération de ce bordel n’a rien d’inventif : Un proxénète (Fouad Ali El Himma étant le plus réputé) va chercher des hommes politiquement vierges à la sortie des prisons de Hassan II. En fonction de leur soumission – en raison des souffrances qu’ils ont subies – le proxénète leur propose un poste dans le bordel matérialié par un pseudo parti du Makhzen ou une fonction de haute responsabilité dans l’Etat. L’importance du poste dépendra des années que le candidat a passé dans les géôles du régime. Il devra oeuvrer a relooker l’image du fils du monarque qui était à l’origine de son emprisonnement, sa torture et son humilliation pendant des années. Bien sûr, contrairement aux prostituées sexuelles, les prostitués politiques n’ont pas l’ombre d’une dignité.
Ainsi, le nouveau pion vendra son passé militant dans le but de servir son nouveau maître, celui-là même qui lui enfonçait une bouteille dans l’anus lors de son séjour à Tazmamart, Derb Sultan, Galaat Mgouna ou ailleurs.
A titre d’exemple, il y a lieu de citer celui dont les marocains adorent rappeler son origine sahraouie en vue d’alimenter leur sentiment obsessionnelle vis-à-vis de l’esprit combatif de la population du Sahara Occidental, Mohamed Saleh Tamek, devenu le patron des prisons au Maroc.
Ancien militant du Front Polisario, Tamek a retourné la veste pour devenir le géôlier en chef du royaume des la cruauté, l’humilliation et la hogra.
La mission des nouveaux thuriféraires de Mohammed VI est de faire avaler aux marocains que la monarchie sanguinaire a tourné la page, que pratiques de torture et d’enlèvement font désormais partie d’un passé révolu et que les perspectives présentent des horizons plus favorables. C’est le rôle qu’ils jouent dans une honteuse comédie appellée « L’oubli » qui méprise le droit des victimes et détruit la mémoire collective des marocains.
Les rifains ont eu l’occasion de goûter au plat servi par les nouveau serviteurs du palais royal. Les citoyens sont broyés par un camion-poubelle à Al Hoceima ou écrasés avec des fourgonnettes à Jerada pour la simple raison de revendiquer un emploi.
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