Juillet 2017, un rapport du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), -une institution étatique crée par le régime marocain et chargée de protéger les droits de l’homme et les libertés-, fuité par certains médias, a fait état de torture et de maltraitance envers les détenus rifains, et a rapporté des conclusions accablantes de deux médecins légistes, le Dr Hicham Benyaich et le Dr Abdallah Dami, chargés d’établir une expertise médicale sur 19 détenus, le rapport a qualifié les témoignages reçus des personnes arrêtées à propos du recours à la torture et autres mauvais traitements lors de leur arrestation et de leur détention de « crédibles par leur concordance et leur cohérence ». Le rapport a accusé sans ambages la Direction générale de la sureté nationale d’avoir torturé les détenus du Hirak du Rif incarcérés alors à la prison de Casablanca.
Ce qui a agacé les milieux sécuritaires, notamment la DGSN, et a provoqué des tensions et des clash entre l’institution étatique CNDH censée défendre les droits de l’homme et les milieux sécuritaires du régime. Le rapport a été transmis ensuite aux procureurs du roi à Casablanca et Al Hoceima. Depuis, silence total. Aucune information ni sur le document du CNDH sur la torture des prisonniers du Rif ni sur lCNDH_es résultats de l’enquête confiée à deux magistrats.
C’est donc dans ce contexte que le leader du Hirak Nasser Zefzafi réclame la révélation de l’intégralité de ce rapport commandé en 2017. “Notre liberté et notre innocence dépendent du sérieux de l’engagement du Conseil national des droits de l’Homme à révéler l’intégralité du rapport sur les tortures et les irrégularités ayant entaché le procès ainsi que les violations précédentes des droits de l’Homme, juridiques et politiques”, indique Nasser Zefzafi dans une déclaration relayée par son père sur Facebook.
Il convient de souligner que le rapport en question a été commandé par l’ancien président du CNDH Driss El Yazami, qui, après a démissioné et a été remplacé par Amina Bouayach. Selon certains observateurs, le rapport faisant état de torture des prisonniers du Rif et l’embarras qui a causé aux services de Hammouchi était le motif de sa démission.
Source : Le Courrier du Rif, 13 ami 2019
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