Algérie : Repose en paix Martyr, le flambeau est entre de bonnes mains!

Par Farid HOUALI

Le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’ANP, était connu pour être un « chef intransigeant » notamment quand il s’agit de l’Algérie. Une Algérie pour laquelle il s’est consacré corps et âme depuis qu’il rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale alors qu’il n’avait que 17 ans. Au lendemain de l’indépendance, toujours en uniforme, il continue à servir le pays au sein de l’Armée nationale populaire.

« Préserver la dignité de l’Algérie, sauvegarder la sécurité de son peuple et protéger chaque parcelle de sa noble terre, sont des missions invariables, voire même sacrées pour l’ANP, qui leur accorde l’importance et l’intérêt requis, et qui s’engage à leur parfait accomplissement, en toutes conditions et circonstances », a souvent souligné dans ce contexte le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP, et vice-ministre de la Défense nationale.

« Le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état- major de l’Armée nationale populaire est un homme qui parle peu, mais qui maîtrise parfaitement les techniques de la communication, lorsque les circonstances exigent son intervention au nom de l’institution militaire », écrivions-nous sur ces mêmes colonnes. En effet, tous s’accordent à dire qu’à l’inverse d’un grand nombre de politiciens dont les discours ont atteint depuis très longtemps le niveau de l’inflation, il ne s’est jamais laissé tenter par le verbiage occasionnel et le bavardage circonstanciel transformés en ligne de conduite par une infime partie d’une classe politique vouant une véritable obsession aux manifestations factices et ostentatoires.

En confiant au général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, la vice-présidence de la Défense nationale, en plus de l’état-major de l’ANP, le chef de l’Etat n’a fait que répondre de manière inédite à un contexte extérieur non moins inédit. Ahmed Gaïd Salah a dirigé les secteurs opérationnels sud et centre de la 3e région militaire (Béchar) avant d’occuper successivement les postes de commandant adjoint de la 5e région militaire (Constantine), commandant de la 3e région militaire, commandant de la 2e région militaire (Oran) et commandant des forces terrestres. Il avait dirigé en outre l’école de formation des officiers de réserve de Blida.

Jusqu’au dernier souffle

Un simple survol de la carte suffit largement pour nous renseigner sur les charges supportées par le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah.

Á l’ouest, ses hommes interviennent régulièrement dans la lutte contre les narcotrafiquants et procèdent à des saisies record de résine de cannabis provenant du Maroc. Au sud, ses troupes sont chargées de la surveillance d’une bande frontalière longue de plus de 1300 km.

Au-delà de cette frontière séparant l’Algérie du Mali et du Niger, des bandes criminelles contrôlant le trafic de stupéfiant et d’armes écument des zones dont la superficie est plus grande que celle de certains pays européens. La preuve de leur connexion avec le terrorisme est établie depuis des années. C’est aussi à travers cette frontière que les cartels sud- américains tentent de faire passer de petites quantités de drogue dure, en utilisant les réseaux locaux qui contrôlent l’immigration clandestine. Á l’est, la mobilisation des militaires est quasi permanente en raison de la situation sécuritaire critique prévalant en Libye et qui menace, à l’ombre d’une grave crise politique sans précédent, de se propager en Tunisie. La situation est exceptionnelle et les défis sont énormes.

Le tout est supervisé personnellement par Ahmed Gaïd Salah. Ni son âge avancé, ni sa maladie, ni encore moins l’étendue du territoire national ne l’empêchaient de parcourir les six Régions militaire et secteur opérationnels et ce, parfois deux à trois fois en un seul mois. Nos militaires reconnaissent d’ailleurs le fait qu’il n’y a jamais eu autant d’exercices militaires que du temps du général de corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah. « L’efficacité opérationnelle que nous voulons est celle dont les résultats peuvent s’étendre à tous les domaines à l’image de la lutte antiterroriste. Et tant que nous sommes pertinemment conscients que la préparation au combat est l’un des facteurs auxquels on peut compter en matière d’acquisition de la disponibilité requise, je tiens à préciser, aujourd’hui comme j’ai toujours insisté, que l’effort principal et vital consiste en la préparation au combat avec toutes les connotations de ces termes et avec toutes leurs exigences », ne cessait-il de répéter. Autre fait d’armes d’Ahmed Gaïd Salah. Au jour d’aujourd’hui, nul ne peut ignorer la relance de l’industrie militaire jusqu’au point de devenir une référence en la matière. Aussi, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah ne croyait qu’à la perfection de seins de l’ANP. Á cet effet, on ne peut faire l’impasse sur la réouverture des écoles des cadets de la Nation qui constituent le réservoir de l’ANP. Dans ses différentes interventions, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, a souvent mis en exergue la stratégie « clairvoyante » du Haut Commandement de l’ANP visant la formation d’une génération d’élite « capable » d’assumer ses futures responsabilités. Pour ce faire, le Haut commandement de l’ANP a réuni toutes les conditions de vie et professionnelles adéquates qui constituent des outils, voire des exigences impératives qui contribuent assurément à l’aboutissement de l’effort didactique escompté. Les résultats sont là : 548 lauréats des Ecoles des cadets de la Nation de Blida, Oran et Sétif ont enregistré d’excellents résultats avec un taux de réussite de 99.46% au baccalauréat session juin 2019.

Seul contre tous

L’Algérie traversait dix mois durant une crise politique, et l’ANP se retrouve encore une fois, malgré elle, un acteur incontournable sur la scène politique nationale. Disons que tout au long de cette période, l’ANP, à l’image de son premier responsable, Ahmed Gaïd Salah, portait un lourd fardeau et l’Histoire a démontré que l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale, était présente à toutes les étapes décisives que l’Algérie a connues car ces Hommes portent l’Algérie dans leur cœur, œuvrent à préserver sa sécurité et sa stabilité et valorisent ce qui a été réalisé comme exploits, que ne peuvent nier que les ingrats.

Ce 26 mars 2019, c’est lui, Ahmed Gaïd Salah, qui sonne la fin de la partie pour Bouteflika. Le chef de l’armée, vice-ministre de la Défense, demande l’application de l’article 102 de la Constitution qui prévoit l’empêchement du président.

Aujourd’hui, comme souvent réaffirmé, l’ANP faudrait-il le reconnaître, a contribué avec efficacité à surmonter cette phase cruciale que traversait notre pays et à aplanir les difficultés et les obstacles et neutraliser toutes les mines semées par la bande au sein des différentes institutions, partant de sa profonde foi en la noblesse de ses missions, dont elle a fait le serment devant Allah, la patrie et le peuple, de les mener à bien avec engagement et abnégation, quelle que soit l’ampleur des difficultés et des défis. Dans l’exercice de ses missions, l’ANP a la pleine confiance de la nation. Elle y répond et elle y répondra. Ahmed Gaïd Salah, en sa qualité de « premier soldat » de l’ANP, ne manquait aucune occasion de le souligner se montrant ainsi rassurant quant au devenir de la patrie, car, c’est là, toute la question.

«Le peuple algérien, appuyé par son armée qui l’a accompagné, de manière sincère et constante dans son élan pacifique pour atteindre ses aspirations légitimes…, a accompli d’énormes avancées sur la voie de la concrétisation de la volonté populaire», lit-on dans l’édito de la revue El Djeïch dans son dernier numéro de décembre. L’Algérie est en effet entre de bonnes mains.

F. H.

Eldjazaircom.dz

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