Algérie-UE: La zone de libre-échange attendra

par M. Aziza

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  L’ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Alger, John O’Rourke, a laissé entendre que la création de la zone de libre-échange entre l’UE et l’Algérie à travers un démantèlement total des tarifs douaniers, qui devait initialement avoir lieu à l’horizon 2017 et qui a été repoussée jusqu’à septembre 2020, risque d’être reportée encore fois.

En réponse aux questions des journalistes, en marge d’une rencontre avec la presse algérienne, organisée par la Délégation de l’Union européenne en Algérie, l’ambassadeur M. John O’Rourke, a affirmé que «sauf dans le cas où une décision serait prise, je crois que la zone de libre-échange telle que prévue, ne sera pas mise en place pour ce mois de septembre». Et de préciser qu’«en ce moment, il n’y aucun plan pour la mettre en œuvre, elle ne sera pas en place d’ailleurs en septembre, puisque en ce moment, l’Algérie applique des droits de douanes qui sont toujours en vigueur, il n’y a, à ma connaissance, aucune nouveauté dans ce sens dans la Loi finances 2020, vis-à-vis de ce dossier».

Mais, dit-il, «nous sommes toujours demandeurs de consultations dans ce sens avec les autorités algériennes». «L’UE est très attentive à ce que décidera le gouvernement algérien quant à l’application effective de l’Accord d’association avec l’Union européenne à l’échéance 2020».

Interrogé, encore une fois, sur le déséquilibre des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’UE, l’ambassadeur de l’UE a reconnu qu’effectivement l’Accord d’association a prévu des échanges commerciaux qui devaient être accompagnés par des investissements étrangers, ce qui n’était pas le cas. Et de souligner : «il est vrai que les investissements n’étaient pas à la hauteur des attentes de l’Accord d’association». Mais, dit-il, il y a aussi le problème du climat des affaires qui est non seulement posé par les entreprises étrangères mais aussi par les entreprises nationales. «Nous sommes toujours prêts à discuter, ceci dit, l’essentiel relève de la législation et la réglementation algérienne». L’ambassadeur ferme la parenthèse en affirmant que «pour le moment ni l’UE, ni la partie algérienne n’ont demandé à modifier l’Accord d’association puisque cet accord a déjà offert beaucoup de possibilités». Il suffit, estime-t-il, de tirer profit dudit accord. Il a précisé que l’UE en Algérie, compte des centaines d’exemples d’échanges, de partages de savoir et de valeurs entres hommes et femmes, des deux rives de la Méditerranée. Entre associations, institutions, acteurs de la société civile, artistes, artisans et étudiants. Sur la question de la possibilité de récupérer des fonds d’argent transférés illicitement à l’étranger, notamment dans des pays européens, l’ambassadeur de l’UE en Algérie a affirmé que le processus de restitution de ces fonds mal acquis «est très complexe» en citant le cas de la Tunisie après 2011.

Le ministre-conseiller, chef de la section politique, information et presse à la Délégation de l’Union européenne en Algérie, Stéphane Mechati a affirmé que dans le domaine de la délinquance financière, le crime de blanchiment, financement du terrorisme, fraude fiscale, il y a un sous-comité à l’Union européenne qui s’occupe de cette tâche, dans le cadre la coopération judiciaire. Cette coopération précise-t-il est «basée sur l’assistance technique que nous sommes disposés à transmettre à travers des programmes aux autorités judiciaires de ce pays et d’autres».

Il explique que dans le domaine de rapatriement des fonds transférés illicitement, il faut un haut degré d’expertise et de formation, c’est pourquoi l’Union Européenne propose des formations à travers ses programmes régionaux pour que le système d’investigation policière et du système judiciaire soient performants. M. Mechati a affirmé, par ailleurs, que l’UE a délivré 384.000 visas aux Algériens. Il s’est dit optimiste pour le renforcement de la coopération entre les deux pays, pour le l’année 2020, en précisant que «nous sommes très attentifs à écouter ce que souhaite l’Algérie pour booster le niveau de partenariat entre l’UE et l’Algérie».

Par ailleurs, John O’Rourke a mis en exergue le rôle de l’Algérie dans le règlement de la situation en Libye, soulignant notamment «l’habilité et la détermination avec laquelle agit Alger diplomatiquement, en vue de trouver une issue à la crise» dans ce pays. «Nous voyons l’habilité et la détermination avec laquelle agit l’Algérie, diplomatiquement, pour trouver une issue à la crise en Libye et éviter une escalade», a déclaré M. O’Rouke. Abordant, à la même occasion, la position de l’UE par rapport à la situation en Libye, M. O’Rourke a indiqué que «l’UE se rallie derrière la position des Nations-Unies», qui œuvrent pour une solution pacifique et diplomatique. Interrogé, par ailleurs, sur la position de l’UE en ce qui concerne le conflit au Sahara Occidental, l’ambassadeur O’Rourke a souligné que l’UE soutient le processus onusien et les résolutions des Nations unies. «La position de l’Union européenne est tout à fait claire à ce sujet», a-t-il ajouté dans le même contexte.

Le Quotidien d’Oran, 14 fév 2020

Tags : Algérie, Union Européenne, UE, libre échange, zone de libre échange, commerce,

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