La france-à-fric toujours à l’oeuvre en Afrique

Inquiet des événements qui se déroulent au Mali et, en particulier, les déboires militaires dans les pays dits francophones sous domination néocoloniale de la France, le président de la République française a effectué une tournée pour remettre de l’ordre dans son pré-carré.

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Tout d’abord au Mali où la France se comporte comme le maître du pays. En effet l’armée française régente pratiquement encore aujourd’hui tous les rouages du pays et bien sûr avec la bienveillance de la Minusma (ONU) et des autorités du pays qui se sont succédé depuis le coup d’État du 19 novembre 1968 contre Modibo Keïta. Depuis, la bourgeoisie malienne corrompue et parasitaire s’est entredéchirée pour la course au pouvoir. La dégradation politique du pays s’est accentuée dangereusement.

Qui était Modibo Keita ? C’était un homme d’une droiture exemplaire, de la trempe des Kwame Krumah, Patrice Lumumba, Sékou Touré et bien d’autres dirigeants africains et de surcroît, il était un socialiste convaincu. Le pays venait de sortir de la colonisation française. Il n’y avait rien, c’était un pays exsangue, pas de cadres, etc. Malgré ce handicap, Il va tenté de doter son pays d’une économie indépendante. Création de nombreuses entreprises d’État qui vont toucher tout les secteurs économiques, création d’une banque de développement et d’investissement et, surtout, la maîtrise du commerce extérieur et de l’industrie minière. En un mot c’était une économie qui se voulait de type socialiste et surtout le premier pays africain à s’orienter vers le socialisme. Modibo Keïta a joué un rôle très important pour son pays et dans le mouvement émancipateur des masses populaires sur le continent, il obtient le départ des troupes françaises, soutient la révolution algérienne et reconnaît le GPRA (Gouvernement de la République Populaire Algérienne). Il se réclame du mouvement des non alignés.

C’en n’était trop pour les puissances impérialistes et surtout pour l’ancienne puissance coloniale, la France. C’est un certain Moussa Traoré, un jeune lieutenant de l’armée malienne qui est le responsable du coup d’État et du renversement du président Modibo Keïta. Moussa Traoré qui a été formé dans les écoles militaires françaises, va instaurer une véritable dictature et bien sûr arrêter, torturer et faire disparaître tous ses opposants. Modibo Keïta est arrêté et embastillé dans une prison à Bamako où il meurt dans des circonstances plus que suspectes. Ses amis pensent qu’il a été assassiné.

Depuis c’est la valse des coups d’État et des présidents qui se succèdent mais tous vont mener, sous la dictée du FMI et de la Banque mondiale, une politique libérale désastreuse pour le peuple malien. Pour se maintenir au pouvoir, la bourgeoisie malienne pactise avec l’étranger et en particulier sous la houlette de l’impérialisme français. Depuis des décennies, tous ces dirigeants, dont la plupart sont corrompus, ont mené une politique catastrophique pour le peuple malien. Les résultats sont significatifs, plus de la moitié du peuple malien est dans un état de pauvreté endémique. C’est le terrain fertile des terroristes et des groupes mafieux au Mali.

Les problèmes actuels du Mali ne sont pas liés au terrorisme, c’est avant tout un problème de souveraineté. Le terrorisme, s’il n’existait pas il serait inventé. Les puissances impérialistes s’en servent partout comme prétexte pour justifier leurs néfastes interventions militaires dans le monde et le Mali n’échappe pas à leur voracité.

La question qu’il faut poser : qui organise et qui arme ces groupes terroristes ? Les terroristes ne sont pas des fabricants d’armes, alors d’où viennent les financements pour se procurer des armes qui se chiffrent à plusieurs milliards de dollars. Ce sont des armements de dernière génération, des pick-ups flambants neufs avec mitrailleuses ou canons en batterie, des lances roquettes, des fuseés, etc que les medias occidentaux nous montrent à la télé. C’est de notoriété publique, leurs avoirs financiers de plusieurs milliards de dollars se trouvent dans les banques internationales et les dirigeants ferment les yeux sur la provenance de ces fonds. Donc à qui appartiennent ces banques ? C’est surprenant qu’avec leurs moyens d’espionnages gigantesques les dirigeants des puissances impérialistes ne sachent pas qui sont les vendeurs d’armes aux terroristes et où se cache leur magot. Sans commentaires.

Tout a commencé à Kidal dans le sud du Mali, par la rébellion des Touarègues puis, le plus important, des groupes terroristes se revendiquant d’El Qaïda, venus de Libye avec armes et bagages, ont envahi le sud du Mali et occupé plusieurs villes. C’était l’occasion rêvée du retour de l’armée française au Mali et qui a pris le même chemin avec encore une fois la complicité de l’ONU avec les opérations Serval et ensuite Barkane pour combattre le « terrorisme » dans la région du sud du Mali.

La présence de la France au Mali, qui est responsable de cette situation, n’a pas pour but d’aider le peuple malien, mais bien pour continuer le pillage du pays qui représente un pactole très important de plusieurs milliards de dollars pour son économie. Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, c’est un pays qui possède un potentiel de richesse très important et les objectifs de la France sont clairs : accaparer ces richesses par tous les moyens. Leurs multinationales sont le cheval de Troie pour se maintenir dans le pays.

VOICI LES DÉTAILS DES RICHESSES POTENTIELLES DU MALI QUE LORGNENT LES PUISSANCES IMPÉRIALISTES ET EN PARTICULIER LE NEOCOLONIANISME FRANÇAIS

Actuellement la France détient tous les postes de commandements et de décisions du pays avec l’aval du gouvernement actuel du Mali :

Qui est le chef d’état-major des forces de la Minusma, (ONU) ? Un brigadier général français.

Qui est le chef du bureau de la Minusma à Kidal ? Un Français.

Qui est le directeur général adjoint de la police de la Minusma ? Un Français.

Qui est le conseiller principal de la sécurité de la Minusma ? Un français.

Qui est le premier responsable de la Minusma au Mali, un Tchadien de nationalité française. Sans commentaires.

Mais ce n’est pas tout, c’est un officier français qui est nommé par le président actuel du Mali, IBRAHIM BOUBACAR KEÏTA, conseiller à l’État-major général des forces armées maliennes et qui décide des opérations à mener contre les terroristes. Sans commentaires.

Comme par hasard c’est souvent l’armée nationale du Mali qui se trouve en première ligne des combats, avec un armement inadapté et nettement insuffisant. À la fin, elle compte ses morts : plus de 300 militaires maliens ont perdu la vie.

C’est une situation gravissime pour l’existence même du Mali qui est pratiquement sous domination coloniale de la France. La bourgeoisie malienne a livré le pays aux puissances impérialistes.
C’est la honteuse position de l’ONU qui a été la complice des autorités françaises.

L’ONU est devenue l’anti-chambre des puissances impérialistes.

Mais de nombreuses manifestations ont eu lieu contre la présence française et demandant même son départ

Le Mali est au bord du gouffre et le peuple malien n’a qu’un seul recours, la lutte acharnée contre cette bourgeoisie parasitaire inféodée aux puissances impérialistes, responsable du marasme dans lequel se trouve le Mali, la chasser du pouvoir et mettre à sa place un comité de salut public qui aura comme premier objectif :

retrouver la souveraineté du pays en évacuant les troupes étrangères du pays et en particulier françaises et même la Minusma.

Redonner à l’armée nationale malienne toute sa capacité nécessaire en armement moderne pour mener la lutte contre tout ceux qui foulent le territoire sans autorisation.

En un mot : cette armée doit être capable de garantir la sécurité de son peuple et du pays tout entier, sans ingérence étrangère.

Peut-être prendre l’exemple de l’Algérie qui a connu et combattu aussi ces bandes obscurantistes sans foi ni loi en mobilisant le peuple et en créant des groupes d’auto-défense dans les quartiers populaires, dans les entreprises et partout où c’est possible et de soutien en coordination avec l’armée nationale.

Sur le plan économique retrouver une économie capable de satisfaire les besoins essentiels du peuple.

Le président français a continué sa tournée des popotes en Côte d’Ivoire pour retrouver vraiment l’homme lige de la France à fric, Alassane Ouatara. C’est un dirigeant africain dangereux pour tous les peuples des pays de la CDEAO où le franc CFA règne en maître. Il faut rappeler comment il a pris le pouvoir en Côte d’Ivoire, c’est par un coup d’État avec l’appui des chars français, des rebelles du Nord et de la complicité de l’ONU. Le président légitime, Laurent Gbagbo élu et reconnu par la commission électorale a été arrêté par l’armée française et remis au CPI pour être jugé pour crime de guerre. Il a été séquestré pendant plus de 6 ans dans les geôles du CPI, avant d’être jugé puis acquitté mais on se demande pourquoi il est interdit de rentrer dans son pays. C’est Alassane Ouatara avec ses milices qui a massacré des centaines de personnes. Quant à Guiliaume Soro le chef des rebelles du Nord il a assassiné près de 3000 habitants de la région. Il aurait dû être désarmé par l’ONU, mais les responsables ont regardé ailleurs. Deux personnages immondes qui auraient dû être jugés au CPI à la place de Laurent Gbagbo et qui sont toujours au pouvoir.

Ça n’a pas gêné le président français, c’est par une accolade prononcée qu’ils se sont retrouvés avec les honneurs qui s’imposent. Entre amis on ne lésine pas surtout qu’ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau, tous deux ont le mépris des masses populaires et en particulier des travailleurs. Mais les peuples ne sont pas dupes, on le voie partout en Afrique, en France et ailleurs, des nombreuses manifestations, des grèves et autres protestations, sont les répliques des luttes dans un combat acharné contre ces dirigeants arrogants se croyant intouchables.

Mais le président français n’est pas venu en Côte d’Ivoire pour enfiler des perles. Seuls les intérêts stratégiques et économiques du grand capital français comptent. Des élections présidentielles vont avoir lieu et Alassane Ouatara son ami est un difficulté. Son ancien allier Guillaume Soro veut sa part du gâteau. Spécialiste de la magouille électorale, Alassane Ouatara, avec sa mafia et ses milices armées ont commencé à faire le ménage des opposants, arrestations arbitraires de députés et d’autres citoyens.

Le résultat est connu d’avance, la France veille.

L’autre problème qui préoccupe le président français et son ami, c’est le franc CFA qui est de plus en plus décrié par les peuples, ils n’en veulent plus et ils le font savoir par de nombreuses manifestations. Le franc CFA mis en place dès les indépendances a permis à la France de conserver sa domination néocoloniale mais ce système est tellement vomi par les peuples que même les dirigeants inféodés à l’impérialisme n’en veulent plus. Mais les deux compères qui s’entendent comme larrons en foire vont sortir du chapeau une autre monnaie, qu’ils ont appelé l’ECO, mais qui ne change rien par rapport au franc CFA. Le conseil d’administration de la banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a donné son aval avec une parité fixe et l’arrimage de l’ECO et l’EURO sous la garantie de la convertibilité du trésor français. Chercher l’erreur. C’est une véritable mise en scène, on fait croire que le franc CFA est mort et on maintien le système CFA sans le nom de la dépendance économique. On prend les peuples africains pour des demeurés.

Le rejet de la présence des troupes étrangères au Sahel et en particulier celle de la force française Barkane, de plus en plus important par les peuples africains, a poussé le président français à organiser un G5 Sahel avec les chefs d’État concernés, du Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad et Mauritanie, 5 chefs d’État venus quémander un soutien lamentable de la force française pour conserver leur pouvoir chancelant.

Les peuples africains n’ont rien à attendre des armées étrangères, et en particulier, de l’armée française, qui sont en Afrique uniquement pour défendre les intérêts des multinationales françaises et perpétuer leur domination néocoloniale.

LIÈS SAHOURA

Alger Républicain, 9 fév 2020

Tags : Afrique, France, françafrique, Mali, Niger, Burkina Faso, Sénégal, Barkhane, 

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